Depuis que nous avons commencé l’instruction en famille, il s’est rarement passé un temps assez long pour que nous nous sentions à l’aise avec un rythme qui convienne à tous. Désormais, je l’ai compris. Je ne cours plus après quelque chose de fixe. Je n’ai pas de plannings, pas d’organisation en avance, pas d’activités régulièrement programmées. Nous avons nos envies et nos vies. Et avec cela nous composons. Nous avons ces petits cahiers à remplir pour maintenir une ligne et des supports pédagogiques écrits afin de faciliter le dialogue avec les inspecteurs mais nous n’hésitons pas à tout bouleverser le matin même si une opportunité se présente. L’opportunité est toujours plus importante.

Gourdon est un joli village classé qui, en lui-même, ne vaut pas spécialement plus le détour que cela. Mais le voir apparaître derrière les falaises, niché au bord du précipice, ça m’a fait un boum au cœur. Certes, il y a la vue. Bien dégagée, on y voit jusqu’à la Corse à ce qui paraît. Aujourd’hui, la brume la cachait. Derrière le village, plus haut, direction Caussols, il y a ensuite une école de parapente. C’est superbe à voir, ces grands oiseaux bariolés qui décollent et atterrissent. Keyo en a sûrement appris plus que moi. Comme toujours, c’est le premier à questionner tout le monde, fuir sa famille pour discuter avec des nouvelles personnes et apprendre d’eux des choses qu’il ne connaissait pas.

Depuis au moins une semaine, il n’y a pas un jour que nous avons passé à la maison. 7 jours et pas un seul ne s’est ressemblé. Maintenant, on fait une petite pause. Deux jours avant de repartir pour de nouvelles aventures. Pour “digérer” (c’est moche comme mot ^^) toutes ces rencontres, ces découvertes. Retrouver ses jouets, sa télé, son ordinateur, la pile de linges sales et la serpillère aussi (ça ne lui ferait pas de mal). Regarder un peu la paperasse qui s’entasse, dessiner, lire et se reposer un peu.

Généralement, nous sortons un jour, puis le lendemain nous restons au calme. Mais, encore une fois cette généralité n’est qu’un rythme parmi tant d’autres qui ondule au cours des saisons et des évènements de la vie. Grandir, vieillir, finalement ça veut dire vivre avant tout. Tout est vie quand on est heureux. Et si c’est pas aujourd’hui, ce sera sûrement demain !