Bonjour à tou(te)s !
Dans l’article du jour, je suis très contente, et émue aussi, de vous parler d’un pays qui me tient tout particulièrement à cœur car mes origines y sont attachées : l’Espagne !
C’est le pays dans lequel mon grand-père maternel est né, le pays qu’il a dû fuir avec ma tante et mes arrières grands parents lorsque Franco est arrivé au pouvoir. Il a grandi près de Lérida et est arrivé en France autour de ses 10 ans. Une fois adulte, il est tombé amoureux d’une Française avec qui il a eu 3 jolies filles dont ma mère !
Mon grand-père était quelqu’un d’exceptionnel. Qui l’a rencontré s’est toujours souvenu de lui et a été conquis par son humour, sa simplicité, son humanité, sa débrouillardise et son authenticité. C’est quelqu’un à qui j’ai toujours voué une admiration sans nom et avec qui j’ai passé les meilleurs moments de mon enfance, que ce soit dans sa petite maison dans le 77 qu’il a retapé de ses mains, son potager ou sa maison en Catalogne qu’il a acheté avec ma grand-mère quand leurs filles étaient encore jeunes.
Dans cette maison d’Espagne, j’y ai passé chacun de mes étés à partir de l’année de mes 6 ans. Nous partions au début du mois de juillet dans la Seat de ma tante pour une quinzaine d’heures de voyages, les fenêtres grandes ouvertes et la musique à fond. Nous arrivions la nuit tombée et il y avait cette odeur si caractéristique de pins maritimes qui nous réveillaient instantanément de notre torpeur et qui faisait monter l’excitation de la fin du voyage. L’odeur du vent d’été de la nuit, l’odeur de Salou, les rues sombres, tapissées d’aiguilles de pins, les chiens aboyant, quelques lampadaires par-ci par-là illuminant quelques bouts de villas et de trottoirs, et notre maison que voilà. Cette maison de vacances où nous étions si bien, dans laquelle mon grand-père s’exclamait si souvent : « Si aixo es guerra, que no vingui mai la pau » (Si c’est ça la guerre, que la paix ne vienne jamais).
Parfois, je me dis que je pourrai écrire un livre sur cette maison, sur les souvenirs qui y sont attachés, et surtout sur mon grand-père.
Bien sûr, quand il est mort, nous avons tout fait pour qu’il continue à vivre à travers nous. Nous avons maintenu les habitudes. Nous avons pensé à lui. Nous l’avons pleuré de si nombreuses fois ensemble ou seul.
Cette petite maison, sa courette, son patio, ses pots de fleurs, sa piscine, ses tomates juteuses et sucrées. Les murs de crépi, le saucisson et le chorizo qui pendent dans la cuisine, les lits qui grincent, la chasse d’eau qui se coince, sa chambre et son armoire avec ses chemises qui resteraient toujours là. On pouvait presque encore sentir l’odeur de son eau de Cologne si on fermait fort les yeux et qu’on inspirait très profondément.
Tout ça pour vous dire que je partage une histoire avec ce pays et que les évènements m’en ont parfois rapproché mais aussi éloigné. Le fait de grandir, d’avoir des enfants, de ne plus avoir les vacances au moment des congés d’été, les grossesses et déménagements successifs. Bref plus le temps pour y aller. Et on s’éloigne, on oublie d’où l’on vient, excepté quelques lectures ou quelques films occasionnellement qui nous font fondre en larmes par tout ce qu’ils portent en eux.
Et puis voilà, c’était sans compter sur le fait que ma fille Oléia se prenne de passion pour l’espagnol et que la pédagogie Mason mette à l’honneur l’étude de l’histoire d’un autre pays que le sien. Cela m’a fait replonger dedans alors j’ai eu envie de partager avec vous quelques ressources sur l’Espagne, que ce soit sur sa géographie, son histoire, l’apprentissage de sa langue car c’est important de se sentir soi dans ce qu’on transmet à nos enfants.
L’apprentissage de l’espagnol
En ressources pour apprendre l’espagnol, nous avons commencé par utiliser de nombreuses flascards au tout début, puis à lire quelques livres simples que je pouvais facilement traduire. Je tiens à préciser que je ne suis pas bilingue, que je parle espagnol « como une vaca inglès », mais j’ai quelques bases.
Les flashcards sont des cartes avec des images que vous pouvez facilement créer ou trouver sur internet et qui permettent de travailler le vocabulaire.
Concernant les livres, il en existe beaucoup bien sûr mais les premiers que nous avons lu étaient ceux de la collection « Caballo alado clasico » qui racontent simplement de nombreux contes classiques comme Boucle d’or, Le Rossignol et l’Empereur de Chine, Le vilain petit canard, etc. Ils sont faciles à lire et à traduire quand on commence. Ils sont aussi très adaptés comme livres de première lecture.
Pour trouver d’autres titres, il existe beaucoup de recommandations sur Llamitas Spanish.
L’année dernière, ma fille Oléia (qui avait alors 8 ans) s’est mise à apprendre l’espagnol sur Duolingo et elle a utilisé cette application dans sa version gratuite presque tous les jours. Je n’ai jamais été derrière elle pour qu’elle en fasse, ça a vraiment été un de ses centres d’intérêt qu’elle a pleinement investi, remplissant en plus des cahiers de vocabulaire.
Afin de soutenir cet apprentissage, j’ai acquis un programme de Llamitas Spanish sur lequel je lorgnais depuis 2-3 ans. J’avais déjà téléchargé plein de fichiers gratuits puis j’ai sauté le pas pour cette année car ma fille a vraiment émis le souhait de parler l’espagnol et que cela me fait plaisir de partager cela avec elle.
Même si elle n’est pas complètement débutante, j’ai choisi le Level 1 car je préférais être sûre que les bases étaient acquises. Et je pense avoir bien fait car, même si certaines activités trop enfantines ne sont pas adaptées à son âge comme repasser sur des lettres ou faire de la découpe, l’essentiel l’est et nous permet de renforcer les connaissances qu’elle a déjà.
Nous avons fini la première unité (il y en a 12 avec 6 leçons chacune, soit 72 leçons au total) et je dois dire que nous adorons vraiment ce programme. C’est hyper bien fait, tout clef en main, avec des audios, des petites histoires à imprimer, des flashcards, des suggestions de livres complémentaires, etc. Bref c’est hyper vivant !
L’histoire d’Espagne
Comme je l’ai fait pour l’histoire d’Angleterre, je me suis penchée sur l’élaboration d’un livre et d’un cours sur l’histoire d’Espagne qui suit fidèlement les principes de Charlotte Mason.
Si vous ne le savez pas, Charlotte Mason a vraiment une façon unique de faire apprendre l’histoire aux enfants puisqu’à partir de l’année 4 (Form IIB), elle fait étudier l’histoire de son pays + l’histoire d’un autre pays en parallèle. Ces deux histoires nationales suivent la même chronologie afin de donner un autre point de vue sur l’histoire et montrer aux enfants que les autres pays ont eut aussi leur poètes, leurs écrivains, leurs récits héroïques et leur histoire tout simplement.
Bien sûr, vous imaginez bien que j’aurai aimé qu’un livre vivant sur l’histoire d’Espagne existe déjà, mais ce n’était pas le cas ^^ J’ai donc réuni différents anciens livres sur l’histoire d’Espagne et puis je les ai traduit, recoupé et parfois réécrit pour former un livre avec lequel j’ai créé un plan de cours, semaine après semaine.
Pour l’instant il n’existe que la première année de l’histoire d’Espagne qui s’étend des premiers Ibères au califat de Cordoue dans le dernier tiers de son règne. On y découvre donc les Celtibères, la conquête carthaginoise puis romaine, le royaume wisigoth et la longue présence des Maures ainsi que la première partie de la Reconquista. Les légendes, les rois, les califes, les chevaliers tel que le Cid habitent les pages de ce premier livre.
Je vous propose d’ailleurs d’en découvrir un extrait (du livre ici et du plan de cours ici).
Au-delà de cette Histoire d’Espagne que j’ai conçue, j’ai quelques ressources à vous conseiller en particulier sur la guerre d’Espagne. Mes enfants ont écouté en boucle (car nous l’avons en livre CD) Toro Toro de M. Morpurgo. Il existe un chouette livre jeunesse chez L’école des loisirs : Ok senior Foster d’Eliacer Cansino. Cet auteur a aussi écrit « Les enfants de Babel » qui se déroule à Séville et qui traite de l’immigration mais je ne l’ai pas lu.
Il existe aussi de nombreux autres titres sur la guerre civile espagnole sur cette liste Babelio, mais, à part « Nos pasaran : le Jeu » que j’avais beaucoup aimé quand j’étais ado, je n’en connais aucun.
Pour les adultes, mes livres coups de cœur sur la guerre d’Espagne sont « Pas pleurer » de Lydie Salvayre (qui fait pleurer inévitablement) et « La Commode aux tiroirs de couleurs » d’Olivia Ruiz.
Je me permets aussi de partager des titres que l’on m’avait conseillé mais que je n’ai pas encore lu, toujours sur la guerre civile espagnole : « Où tu porteras mon deuil » de D. Lappierre et L. Collins, « Une dernière danse » de Victoria Hislop et « L’espionne de Tanger » de Maria Duenas. (Merci à Julia et Sylvie 🙂
Il existe aussi des films sur le sujet mais on n’en finirait pas ! Alors je me permets juste de citer « Lettre à Franco » que j’avais beaucoup aimé (mais qui est plus pour les grands ados et adultes compte tenu de certaines scènes très dures).
La géographie d’Espagne
Sur la géographie, j’ai assez peu de ressources, mais il y a cette collection de chez PEMF, « Enfants du monde », avec Inès, enfant d’Espagne. C’est plus un livre documentaire mais c’est bien construit.
Pour les non-lecteurs ou les amateurs de livres graphiques, il y a « Sur les traces de Don Quichotte » de l’illustrateur japonais Mitsumasa Anno.
L’Espagne est également étudié sur quelques leçons avec la géographie de l’année 7 puisque l’on aborde l’Europe occidentale.
Les artistes espagnols
Dans les études d’œuvres d’art que je propose, il y a trois artistes espagnols que je peux vous conseiller : Ribera, Velázquez ou encore Goya.
Il y aurait bien sûr des artistes plus modernes à étudier comme Picasso, Dali, Miro ou encore l’architecte Gaudi.
Il y a aussi la biographie de Juan Pareja, esclave et artiste-peintre assistant de Velasquez : Je suis Juan de Pareja d’Elizabeth Borton de Trevino.
La littérature espagnole
Chez l’Ecole des loisirs, il existe un recueil de contes espagnols « La fiancée grenouille » et judéo-espagnols « La mariée de sucre et de miel » et je ne crois pas qu’on puisse faire l’impasse sur « Don Quichotte » de Miguel de Cervantes quand il s’agit de la littérature espagnole. D’ailleurs, il est intéressant de noter que ce livre était un des rares livres étrangers mentionnés dans les programmes de Charlotte Mason, elle qui privilégiait toujours les écrivains anglais.
Je pense aussi pouvoir mentionner « L’ombre du vent » de Carlos Ruiz Zafón, un des plus beaux livres que j’ai lu quand j’étais adolescente.
Pour finir, j’aimerais partager un joli conte musical que nous avons découvert récemment dans notre médiathèque, La mélodie des tuyaux raconté par Olivia Ruiz et que les filles ont écouté et chanté en boucle, à tel point que j’ai fini par l’acheter.
Je pourrai encore continuer sur les films, les poètes et les musiciens, mais je vais m’arrêter là.
J’espère que cet article vous aura plu. Si vous avez d’autres ressources à partager, laissez-moi un commentaire !