Bonjour,

Voilà un moment que je ne publie plus trop d’articles sur la pédagogie Steiner et pourtant elle reste une source de connaissances importantes pour moi, surtout en ce qui concerne les étapes de développement chez les enfants. En termes d’apprentissages, je lui préfère la pédagogie Charlotte Mason, bien plus adaptée à l’école à maison, même si elles se complètent ou se rejoignent en bien des points.

Steiner a découpé sa pédagogie en 3 tranches de sept années qu’il ne faut pas prendre au pied de la lettre mais davantage comme des indications. Le jour de ses 7 ans, l’enfant ne passe pas tout d’un coup d’une étape à l’autre, tout se fait de façon progressive.

9 ans est une étape importante, qui scinde en deux cette septaine. Cette année de transition est vécue intensément ou très calmement selon le tempérament de chaque enfant. Je vais m’attarder sur la première partie de la septaine dans cet article (de 7 à 9 ans), n’ayant pas d’expériences à apporter au-delà. En effet, mon fils ainé à 9 ans et il est en plein dans cette année de changement. Je vois bien cette étape se former dans son corps, dans son comportement. Il grandit, il devient lui !

L’autorité… bienveillante !

Je m’attarde un peu sur la notion d’autorité qui devient d’autant plus importante que 7 ans est un âge où l’enfant peut perdre pied. Il défie ses parents, rejette leur autorité… Il peut se montrer très dur. C’est essentiel pour la suite, de ne pas subir. L’enfant doit ressentir de l’estime et du respect pour les adultes. Je suppose que si vous lisez ce blog c’est que vous portez de l’amour aux enfants et que vous les respectez, il n’y a donc aucune raison que ce ne soit pas la même chose dans l’autre sens.

Au fur et à mesure que l’enfant grandit, le rôle du parent dans l’exercice de son autorité s’ajuste. A 7 ans, le monde de l’enfant s’ébranle, ce n’est pas le moment de laisser s’envoler toutes les fondations que vous avez mis… 7 ans à construire ! L’enfant reste un enfant, et cela n’enlève rien à tout l’amour et le respect qu’on lui porte justement. En tant qu’adulte, on continue à l’aider à contrôler ses impulsions, à suivre les règles, à accepter les limites. On lui enseigne alors à diriger sa volonté.

Ce cadre permet ensuite de passer à une relation d’équipier vers 9 ans et plus. Si discipline, obéissance, autorité sont, comme pour moi, des mots qui vous font peur, c’est sûrement lié à votre histoire ou votre pré-histoire… Mais donner trop de choix, trop de libertés c’est courir à notre propre perte. Je replace donc le mot bienveillance dans une éducation dont ne parle pas ceux qui se revendiquent aujourd’hui de l’éducation bienveillante et j’y mets de l’autorité, de l’obéissance, de la discipline, du cadre. Je vous invite à lire « L’autorité bienveillante » de Kim John Payne si le sujet de l’autorité vous questionne, ce qui arrive souvent dans notre cheminement de parent.

Accompagner la période 7-14 ans

Alors qu’avant 7 ans, c’est l’imitation de ses parents qui fait l’essentiel de son apprentissage, après, l’enfant a besoin de plus. Il s’ouvre à son environnement et a besoin de figures extérieures d’autorité. Durant cette septaine, l’individualité s’affirme. On assiste à une transformation, une individualisation de l’être par son tempérament, son caractère, ses habitudes… Et cela se fait à travers plusieurs étapes au sein même de cette période si riche.

L’imagination a besoin d’être nourrie d’images positives qui vont éveiller des forces morales et intellectuelles. Pour cela, on mise sur les contes, des héros célèbres et les biographies d’hommes et de femmes illustres et exemplaires. On entoure également l’enfant de personnes stables qui le rassurent et lui donnent confiance. La vénération et le respect sont des forces qui lui permettent de grandir. On mise également sur tout ce qui est riche de sens et pour cela la nature est un trésor. Les sorties en extérieur vont continuer à stimuler les forces vitales, l’enthousiasme et la vigueur des enfants.

Progressivement (j’insiste sur progressivement car cela n’arrive pas à 7 ans pile, ça peut arriver avant ou après !), un sens moral s’installe. Ce qui est beau est bien tandis que ce qui est mal ou injuste est laid. Instinctivement, l’enfant voudra réaliser de belles choses et travaillera de son mieux pour être apprécié de son maître/parent, sensible à ses efforts. L’enfant peut donc se montrer très critique envers lui-même s’il est insatisfait de son travail. On ne peut que se montrer compatissant, sincère et chaleureux dans ces moments-là.

Le stade des 9 ans

A 9 ans, l’enfant change. Il prend conscience de lui-même, il peut avoir peur de la mort ou de la séparation lorsque ses parents se disputent, il entretient un rapport particulier avec la solitude : il l’aime et en même temps cette solitude peut être pesante, il peut devenir critique, prendre de la distance avec ses parents voire même avec le monde qui l’entoure. A cette étape, l’enfant est très fragile, il a besoin d’être accompagné avec beaucoup de bienveillance. Je sais, c’est facile à dire… et pas toujours à faire !

Pour l’accompagner, on peut lire avec lui des histoires qui parlent de quêtes personnelles/identitaires : la quête du peuple hébreu, l’histoire de Gilgamesh… On peut aussi lui offrir un livre sur les contes de la mythologie nordique dans lequel il va pouvoir revivre ses luttes internes. Il a un goût qui se développe pour les énigmes et aime résoudre les problèmes. Cela peut s’encourager avec les problèmes mathématiques, la grammaire (les rudiments) qui est une matière finalement très logique, mais également des livres d’énigmes, géocaching…

Pour parler de la mort, Steiner propose d’utiliser l’image du papillon qui sort de sa chrysalide. Cela dépend évidemment des croyances de chacun mais si vous êtes sensibles à la pédagogie Steiner, je crois que ce soupçon d’ésotérisme ne vous gênera pas. La mort c’est quitter son corps physique pour libérer son corps astral…

Pour en savoir plus sur cette étape importante des 9 ans dans la vie de l’enfant, je vous invite à lire l’article de Chant des fées sur le sujet : Accompagner le changement des neuf ans.

Je m’arrête là pour le moment et reviendrai poursuivre d’ici quelques années…

A bientôt,

Maeva