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Nous revoici après quelques jours passés dans un camping dans l’Aude, où a eu lieu une rencontre entre familles « non-sco ». C’était une première pour nous. Bien que ces rencontres ne m’étaient pas inconnues, j’ai mis du temps avant de sauter le pas. J’avais peur de mal dormir avec les filles que je jugeais encore trop petites.

Il y a 4 ans, j’avais eu un avant-goût de ces séjours, lorsque nous habitions encore à Strasbourg. Au sein des montagnes vosgiennes, nous avions passé une journée géniale. Je n’avais pas vu Keyo qui s’amusait comme un fou avec d’autres enfants tandis que moi, je pouvais discuter avec d’autres parents. Je me souviens, Oléia était tout bébé, elle ne marchait pas encore et c’était donc facile de la garder sur moi, lui donnant la têtée de temps à autre. Le retour à la maison avait par contre était bien chaotique, nous nous étions fait surprendre par une tempête de neige. J’avais mis un temps fou pour retrouver la voiture ensevelie sous une bonne couche de manteau blanc et le retour, embrayant en seconde et en première alternativement, je roulais à micro vitesse pour éviter de devoir freiner. Et oui, j’habitais Strasbourg mais nous n’avions pas de pneus neige ^^

Bref, ça nous a laissé un souvenir dont on rigole maintenant, mais sur le coup, j’étais en stress total, seule avec deux enfants dans la voiture. J’avais activée le mode « warrior », concentrée au max et décidée à nous en sortir vivant 😀

Cet été, j’ai mis sur ma liste de choses importantes de donner aux enfants des espaces de liberté avec des copains. Et participer à ces campings c’était assez évident. Puis le fait de préparer ce séjour un peu comme une expédition ça fait de nous des aventuriers. Il y a un côté chez moi qui raffole de ça.

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Nous avons décidé de prendre les « chemins de traverse » pour aller jusque là-bas, pour des raisons financières d’un côté (et hop c’est 60 euros de péage économisé) mais aussi parce-que j’aime passer par les villages, me sentir plonger dans la nature, faire des pauses près de lacs et acheter des choses à manger chez des producteurs quand on en croise. La batterie de mon téléphone a tenu les 4/5ème du voyage. Je l’éteignais et le rallumais régulièrement pour être sûre que nous étions bien sur la bonne route. 1h avant notre arrivée, malheur, il ne se rallume plus. Je m’arrête à deux reprises pour demander de l’aide à un camping-cariste puis à la directrice d’un café. A chaque fois les gens étaient peu disponibles mais m’ont aidée. Au final, je n’étais même pas sûre d’être sur la bonne route, surtout qu’à un moment nous avions vraiment l’impression d’être perdus. Puis, Ô miracle, nous apercevons la pancarte du camping. Il porte bien son nom : « Le camping du bout du monde » ^^ Danse de la joie ! Nous avons réussi sans téléphone, sans GPS ! Grande fierté lol. Et puis il ne fait pas encore nuit. Nous allons pouvoir monter la tente, youpi !

Mais ne monte pas une tente 6 places qui veut ! Heureusement, avec mon assistant en chef, nous avions déjà fait un essai avant de préparer les valises. Du coup, on a retrouvé les gestes et la tente était montée en 1h. La fatigue se faisait ressentir pour moi qui avais passé une grande partie de la journée à conduire. Du coup, l’objectif était de diner et dormir ! Au moment de faire la vaisselle et se brosser les dents, nous avons retrouvé d’autres familles au niveau des sanitaires. Les enfants ont joué, ça nous a tous permis de décompresser de cette journée de route un peu longue

Keyo a très rapidement déserté notre campement, allant jouer avec les copains au baby-foot, combats de cartes Pokémon et d’autres jeux divers et variés toute la journée. Je ne l’ai pas beaucoup vu mais il me disait chaque soir qu’il ne voulait pas rentrer à la maison, faisant le décompte des jours restants dès le second soir. Oléia, d’un naturel plus timide, a mis un peu plus de temps pour oser faire sa vie. Puis elle a rencontré une copine et voilà, c’était parti. Loueï était toujours partante pour s’enfuir et il fallait tout de même que je la surveille car le camping étant grand et il était facile de se perdre. Mais je la laissais s’éloigner, puis attendais patiemment et avec confiance qu’elle revienne. Ce qu’elle finissait toujours par faire. Elle a une nature si indépendante et intrépide qu’elle me crispe bien plus que j’aimerais, mais ce camping a justement était une super occasion pour elle de pouvoir vadrouiller en liberté, sans être perpétuellement sous le regard de sa mère ^^

J’ai appris, au fil des jours, à lâcher prise, à leur faire confiance. Parfois, j’étais fatiguée tout de même. Etant seule, ce n’était pas un séjour où j’ai pris du temps pour moi, pour aller participer aux multiples temps d’échanges organisés sur divers sujets. Mais, j’étais venue principalement pour eux et pour voir comment c’était. Alors je n’ai peut-être pas autant discuté que je l’aurais aimé mais c’était une première. Et comme dans toute nouveauté, il faut du temps pour se sentir à l’aise, trouver ses marques.

Il y avait une partie de moi qui avais envie de rentrer mais maintenant que je suis à la maison, j’ai envie de repartir. Dehors, il y a moins de soucis de maison à tenir, d’activités à organiser, de papiers à envoyer, etc. La vie est plus slow, plus simple. Les enfants semblaient dans leur élément et je me serai sûrement plus détendue si je n’avais pas plein de choses à gérer à la maison. Toutefois, j’en suis revenue un peu plus apaisée, ayant eu le temps de réfléchir et écrire les choses importantes pour moi. C’est un travail tout simple mais cela permet de mettre des priorités. Il m’arrive si souvent de me sentir engloutie par mon quotidien. Trois enfants c’est beaucoup de bonheur mais ce n’est pas de tout repos, surtout quand d’autres soucis s’ajoutent par-dessus. Je décortique mes émotions et travaille sur moi pour trouver des points d’équilibre même dans un tourbillon.

Durant ces quelques jours, j’ai beaucoup pensé à mes vacances au camping à moi, lorsque j’étais petite ou ado. C’était magique. J’aime cette idée d’avoir des lieux de rencontre qui reviennent chaque année. Un espace-temps qui permet de retrouver les gens avec lesquels on grandit, avec qui on fait les 400 coups. Ce sont des moments sacrés dans l’annéeoù l’on sait qui on va retrouver, chacun fait la route, avance vers les autres. Il y a une volonté partagée de passer du temps ensemble et de se déplacer pour se voir. Pour nous qui avons beaucoup déménagé, les enfants ayant quittés des copains, cela apparait comme une solution pour continuer à se voir, car nous savons que, chaque année ou même parfois, à chaque camping, ils seront là. Cela procure un sentiment d’apaisement, de joie. Je me souviens moi-même, quand j’étais enfant, j’étais tellement contente de retrouver mes copines. Si elles n’étaient pas là, j’étais hyper déçue, très triste. Je passais de mauvaises vacances. Mais heureusement, cela n’est pas arrivé souvent. Mes meilleures bêtises, mes meilleurs souvenirs, appartiennent à ces parenthèses enchantées, dans la nature, avec mes amies. Cela à créer un lien qui nous suit encore aujourd’hui. Finalement, on ne se voyait quasiment que durant ces campings, rarement le reste de l’année. Mais ce sont ces personnes là qui me connaissent le mieux aujourd’hui, ces personnes là qui comptent le plus pour moi, ces personnes avec qui je discute quasi quotidiennement. Et non pas, tous les enfants qui étaient avec moi en classe et que je voyais 45 semaines par an. On peut créer des liens éternels grâce à une semaine inoubliable par an.

A bientôt pour de nouvelles aventures !