Bonjour !

La dernière fois, j’avais présenté le plus succinctement possible la pédagogie Charlotte Mason (ou en tout cas ma compréhension de cette pédagogie) dans un article que vous pouvez lire ou relire en cliquant ici.

Aujourd’hui, encore de façon la plus brève possible, je vais présenter les supports que nous utilisons et la façon dont nous les utilisons. Pour aller plus loin, je vous encourage vivement à écouter et réécouter les podcasts d’Un Festin d’idées, puis surtout vous les approprier 🙂 J’insiste car c’est vraiment important de comprendre l’essence de cette pédagogie. Charlotte Mason croyait en sa méthode et plus j’écoute et réécoute les podcasts, plus je trouve, en effet, qu’elle est logique et parfaite, que ce soit pour les écoles ou pour l’instruction en famille (en adaptant évidemment).

Le respect du rythme et l’éveil à de nombreux domaines sont au coeur de sa pédagogie vivante. Et c’est parce-qu’elle est vivante qu’elle s’adapte aussi bien à l’enfant qu’aux parents instructeurs. On prend du plaisir à apprendre ENSEMBLE. Ce qui a provoqué le déclic chez moi c’est cette phrase : « Il faut distinguer une leçon ennuyante d’un enfant qui n’a pas envie.« 

Voici la montagne de supports que j’ai acheté ces deux dernières années à peu près (il y a aussi des coffrets genre les Alphas, les lettres rugueuses, des jeux comme Conjudingo ou des coffrets Tiptoi. Et encore j’ai revendu les méthodes Bosher et des cahiers comprenant les programmes en entier…). Il n’ont quasiment pas été utilisés. Je ne rejette pas tout mais Keyo remplissait à peine quelques pages de ces cahiers ou alors c’est parce-que je l’y contraignais. A chaque fois que je faisais une découverte, un nouveau cahier sympa, je me disais « avec celui-là ça va marcher, il va avoir envie !« , puis passer les secondes de nouveauté, la première page griffonnée, la lumière s’éteignait de nouveau. Et moi je ne comprenais pas ce qui n’allait pas chez lui. Et surtout pourquoi je continuais à dépenser des sous pour rien ? Quand je pense que nous n’avons pas droit à l’Allocation de Rentrée Scolaire. Je vous jure, ça me met en rogne ! Mais bon, c’est un autre débat…

Enfin, j’ai finis par comprendre : c’était des cahiers chiants ! Oui, pardonnez moi l’expression… Pourtant il y a des beaux graphiques, des jeux, toussa toussa… Mais ils font partie des cahiers secs et ennuyeux dont parlent Charlotte Mason. Alors je parle pour Keyo, et non pour tous les enfants bien sûr. Mais, je pense qu’il y a beaucoup de parents comme moi, hyper frustrés de ne pas comprendre pourquoi il y a si peu d’investissement chez nos enfants. Et surtout pourquoi ils ne semblent motivés à rien même avec un joli cahier, bien expliqué ou bien présenté. Là voilà la réponse : le cahier l’ennuie, il manque de vie.

Cela fait 10 jours que j’ai commencé la pédagogie Charlotte Mason, il n’y a pas eu un seul jour qui s’est mal passé. Alors, je ne dis pas qu’il n’y aura jamais de jours sans. Mais ces jours-là, on peut aussi faire une pause ou raccourcir le temps de travail.

Trêve de bla-bla, passons tout de suite aux supports matière par matière, même si l’apprentissage est hyper transversale. C’est juste pour donner un point de départ.

L’étude des arts (Picture Study)

Nous avons commencé avec un artiste complet que Keyo a découvert accidentellement. Inventeur, peintre, sculpteur, … les talents de Léonard De Vinci sont infinis. Ma première quête fut de trouver un living book à la hauteur du personnage. J’avais déjà « Léonard De Vinci » de Serge Bramly qui est bien un living book, mais je trouvais qu’on était sur du hight level de living book. Vraiment trop pointu pour une première approche avec un enfant de 8 ans. Du coup, j’ai commencé avec un livre que l’on m’a conseillé : « Les défis de Leonardo« . Keyo a adoré et a voulu en savoir plus. Puis, j’ai trouvé un premier roman dont on a commencé le premier chapitre pas plus tard que ce matin : « Léonard de Vinci, l’enfance d’un génie » de Brigitte KernelLe langage est riche sans être incompréhensible, nous accrochons tous les deux. Alors je le conseille, il est bien ! En parallèle, nous étudions les peintures et inventions de Léonard de Vinci (une par semaine) sous forme de jeux challenge. Pour en savoir plus, c’est sur ce podcast que ça se passe : ÉPISODE 11- ÉTUDE D’OEUVRES D’ART

L’Histoire

Nous alternons « Brève histoire du monde » d’Ernst H. Gombrich et « La guerre du feu » de J.-H. Rosny Aïné. Une lecture de 20 minutes durant laquelle je m’arrête régulièrement pour que Keyo narre ce qu’il a compris et que nous discutions. S’en suit 20 minutes de livre des siècles. Je vous conseille cet article indispensable pour vraiment comprendre ce qu’est le Livre des siècles selon Charlotte Mason (pssst depuis j’en ai écris un…).

La Physique

La découverte de cette grande physicienne au cours de notre lecture du portrait de Marie Curie dans « Histoires du soir pour filles rebelles » fut la première étape pour enrichir l’étude de cette matière. Nous avons d’abord commencé par la lecture de « Leçons de Marie-Curie : Physique élémentaire pour les enfants de nos amis » pendant 20 minutes avec la réalisation d’une ou 2 expériences décrites dans l’ouvrage. Depuis, j’ai trouvé un autre roman (roman-doc science aux éditions Bayard Jeunesse) : « L’incroyable destin de Marie Curie qui découvrit la radioactivité » avec lequel j’alternerai afin d’en apprendre plus sur Marie Curie. Il n’est probablement pas à mettre au rang des Living Books mais il fera l’affaire. S’en suit 20 minutes pour dessiner et écrire l’expérience réalisée dans le cahier d’expériences.

Les sciences naturelles

Pour un amoureux des insectes, le sujet était tout trouvé et le livre vivant aussi. Quasi introuvable, j’ai troqué les « Souvenirs entomologiques » de Jean-Henri Fabre pour « Les incroyables sciences naturelles de Jean-Henri Fabre » qui reprend des passages de ses livres. Il est très bien fait et répond à nos premières curiosités. Il permet d’étendre nos connaissances sur le sujet. Keyo est fan d’une émission qui passe sur Planète + : « Guerres d’insectes ». Il y a acquis énormément de connaissances. Nous avons également créé un jeu de bataille avec des insectes. Dorénavant, nous faisons 20 minutes de lecture/narration puis 20 minutes de dessins écritures sur les insectes.

Les mathématiques

Voilà une matière pour laquelle j’avais de nombreux cahiers. Keyo aimait bien ceux des éditions Retz. Enfin, aimer est surement un grand mot. On va dire que c’était le cahier vers lequel il allait le plus facilement. J’ai acheté à une amie un manuel qui servira pour ses soeurs plus tard : « Compter Calculer » niveau CE1 aux éditions Grip (il y a jusqu’au niveau CM1 pour le moment). Il a un cahier à petits carreaux sur lequel il fait ses calculs et des exercices après qu’on ait lu 20 minutes d’un de nos livres vivants préférés (j’alterne) : « Le démon des maths » (que je garde précieusement depuis mon adolescence) ou « L’éternité dans une heure » de Daniel Tammet, une super découverte, je me régale en le lisant.

Architecture – Géométrie

Voici une matière que nous avons un peu inventé. Enfin, je ne crois pas l’avoir vu dans les curriculum Mason. C’est une matière qui fait le lien entre la géographie et les mathématiques. Nous lisons 20 minutes de « BIG – Les grandes constructions » de David Macaulay (c’est avec celui-là que nous avons commencé mais nous switcherons surement de l’un à l’autre) puis nous sommes actuellement entrain de faire le plan de notre maison sur le cahier de mathématiques. Prendre des mesures, faire la conversion, utiliser une règle… Ça avance tout doucement car les leçons durent seulement 20 minutes mais ce n’est pas grave du tout. Le but c’est de garder le plaisir.

La géographie

La géographie était la matière préférée de Charlotte Mason. Je vous conseille l’écoute du podcast de Festin d’idées sur le sujet, il est hyper riche : ÉPISODE 13- LA GÉOGRAPHIE. Nous lisons actuellement « L’île des Dauphins bleus », toujours 20 minutes entremêlant lecture, narration et discussion. S’en suit 20 minutes pendant lesquels nous pouvons alterner sur différents exercices : lire une carte et rechercher les lieux décrits dans le livre (cela se fait au cours de chacune de nos lectures dès qu’un lieu, un monument… est précisé), discussion autour des coutumescartographie (pas encore commencé), Map drill (je vous conseille le blog qui m’a fait découvrir ce concept à la Charlotte Mason : cliquez ici), étude de la géographie en extérieur… Ce livre va également nous permettre dès notre prochaine session d’étudier les formations géographiques (île/lac, péninsule/golfe, cap/baie, isthme/détroit, archipels/lacs) à l’aide d’argile.

Faire une BD

Pas très Masonesque, mais c’est aussi cela les apprentissages autonomes : ajouter les matières que l’on souhaite dans notre curriculum. 20 minutes pour avancer sur un projet BD, apprendre différentes techniques, etc.

Les langues étrangères

La meilleure méthode d’apprentissage des langues est l’immersion dans la langue étrangère évidemment. Mais nous ne sommes, ni mon mari, ni moi, dôté d’une quelconque seconde langue. Par conséquent, je suis la méthode Gouin que Charlotte Mason affectionnait et que cet article décrit très bien. Nous avons quelques imagiers et sur un carnet je compose des séquences de la vie quotidienne que nous mimons et répétons avec les enfants. C’est toujours un moment ludique qui nous permet à tous, d’apprendre plusieurs langues. Keyo a exprimé le souhait d’apprendre l’italien… alors è andato !

Grammaire

Je n’ai aucune méthode à la Mason pour la grammaire du coup : merci Montessori que je trouve vraiment parfait et que Keyo aime beaucoup, à ma plus grande surprise !

Les outils

Voici mes outils pendant nos leçons : un minuteur et notre planning en boucle composé de petits papiers que l’on place derrière une fois terminé. Il permet de travailler équitablement sur toutes les matières et de reprendre là où on en était resté.

Nos lectures offertes

Les livres destinées aux narrations sont à dissocier des lectures offertes. Pendant nos temps d’étude, je lis des livres destinées à être narrés, le soir je lis des livres pour le plaisir. Nos dernières lectures : Robin des bois, Fifi Brindacier et actuellement nous lisons le Roi Arthur. Lorsque le livre est achevé, j’ajoute un petit papier dans notre planning en boucle pour que Keyo réalise un résumé accompagné d’une illustration dans son cahier à histoires.

Le reste des apprentissages artistiques et manuels restent du domaine des apprentissages autonomes. Keyo s’est mis au piano de lui-même, il en fait chaque jour avec plaisir, de son propre chef. Pour tout ce qui est handcraft, je laisse également les enfants fabriquer des choses d’eux-même. Je fais de la couture, je peints, j’aime les activités manuelles, du coup nous faisons souvent cela ensemble sans temps défini.

Comme vous pouvez le voir, c’est un véritable festin d’idées lors de nos temps d’étude. Un festin variévivant, où nous parlons, où nous apprenons ensemble. Nous sommes debout, allongés ou assisA l’intérieur ou dehors. Il est modifiable à l’infini au gré de nos satiétés et de nouvelles envies 🙂

Alors, ça vous donne envie ou pas ? 🙂