Nous voilà en 2018 depuis une semaine et j’ai enfin la sensation de souffler un peu. Nous sommes partis en vacances en famille 10 jours, c’était vraiment super, reposant et ressourçant. Peu de temps après notre retour, mon père est venu nous rendre visite. Une semaine encore un peu folle avec des enfants fous de voir leur papi.

Maintenant on se recentre. Après la folie des fêtes de fin d’année, notre absence de chez nous, nos estomacs trop remplis, lourds, les cris enthousiastes dans la maison, j’ai besoin de réorganiser un peu nos vies. Je sais que ça ne durera pas très longtemps mais là c’est ce dont j’ai besoin : de calme, d’horaires, de rituels, de remettre sur les rails des routines de travail avec les enfants. J’ai passé ces derniers jours à mener des réflexions là-dessus, à chercher des idées, réouvrir un peu les cahiers, voir où est-ce qu’on en était, … Et noter tout cela dans un carnet.

Ma grande satisfaction de ce Noël, c’est d’être allée à l’essentiel. Il n’y a pas eu de montagnes de cadeaux et finalement les enfants ont beaucoup plus joué que les années précédentes. J’ai vraiment senti qu’ils profitaient de ce qu’ils avaient.

Nous écoutons ce CD de musique un peu tous les jours, il me rappelle un autre CD que j’avais emprunté à la bibliothèque et qui compilaient des comptines chantées par les habitants de la cité des 3000. Je ne le trouve pas sur Internet, c’est dommage. Mais il y a celui-ci pour me réconforter. Il est très joli et parfait pour notre famille multiculturelle. Sur le site éditeur, DULALA, il y a d’autres ressources pour s’ouvrir aux langues. Pour ma part, j’ai imprimé l’arbre des bonjours et commandé le jeu des 7 familles. Ça tombe à pic car Keyo s’ouvre vraiment aux langues étrangères de lui-même. Il est très content de dire Oyasuminasai (bonne nuit en japonais), Namaste  (bonjour en hindi) et Obrigado (merci en portugais). On n’a rien fait de spécial pour cela, je crois que ça lui plait tout simplement.

C’est la seule semaine où nous n’avons pas lu “la grenouille à grande bouche”, mais les enfants ont eu envie de la dessiner.

On a également bien complété notre collection des “Monsieur&Madame” en allant très souvent au Macdo… Oups lol. La faute à maman qui travaille et papa qui doit sortir avec les mioches ^^ (et il y en a d’autres qui trainent dans la voiture…)

Ma toute belle Loueï nous montre tous ses talents de future gymnaste 🙂

Tous ensemble, nous avons fait un jeu de memory des sons complexes pour accompagner Keyo dans le perfectionnement de sa lecture. Je l’ai trouvé chez “Au fil des jours“.

Avec Oléia, on a fait une petite activité typique Montessori en mettant en paire figurine et carte de nomenclature.

Et avec Keyo, on a repris le chemin tout doux vers les cahiers. Monsieur adore les maths mais j’ai du mal à lâcher prise totalement sur les petits cahiers d’écriture. Quand on ouvre les cahiers (et on les ouvre si peu), j’aime bien qu’on fasse un peu les choses de manière équilibrée, même si ce n’est que quelques minutes.

Il a entamé son premier livret de mathématiques inspiré par la pédagogie Freinet, c’est assez intuitif, il n’y a pas de consigne et c’est auto-correctif. Très bon point car, du coup, c’est accessible en complète autonomie.

On a révisé un peu nos saisons et les mois de l’année. Je suis complètement larguée, pour moi c’était quelque chose qui me paraissait si simple que je pensais que c’était acquis, mais en fait, non. Et le fait que l’inspectrice, l’année dernière, lui ait posé des questions sur le sujet me stressait un peu. Je ne voulais pas que la situation se répète, même si c’est complètement débile de se stresser là-dessus, s’il y a bien une chose qu’on finit par apprendre de soi-même c’est bien cela. Enfin bref, du coup, on a notre ligne temporelle dans la cuisine et en petit-déjeunant on a revu un peu tout cela, on a essayé de relever les différences entre les saisons, la température, la nature, les animaux, les fruits et légumes, … Et puis on a clôturé sur un petit exercice dans un de ses cahiers.

Hier, il a éclairci un point important, il m’a demandé : “maman ça veut dire quoi “je vais le tuer” ou “il va me tuer” ?” Il parlait de l’expression. Je lui ai expliqué qu’on dit ça quand on a peur de se faire disputer très fort ou quand on va disputer très fort quelqu’un. Il avait l’air satisfait de ma réponse, puis il m’a dit : “mais c’est pas bien de dire cela ?”. Arrrf la morale qui arrive au galop. “C’est pas que c’est pas bien de dire cela, c’est que c’est mieux de dire les choses autrement pour pas faire du mal aux autres, mon tout petit qui devient grand…”. Je nous sens vraiment dans cette période 6-12 ans que décrit Maria Montessori, où, après la phase “apprend-moi à faire seul”, on passe à “apprend-moi à penser par moi-même.” C’est intéressant cette évolution, on passe par des moments un peu spéciaux aussi mais Keyo comprend qu’il grandit et que les gens ne peuvent plus tout accepter venant de lui, tout ce qu’on accepte quand les enfants sont plus petits.

C’est une période très riche dans plein de domaines, très bouillonnante, je le sens qui grandit, qui devient mature et en même temps il doit gérer son tempérament de feu. Il dessine beaucoup (il est en plein projet BD inspiré des Chevaliers du Zodiaque qu’il regarde avec son père), lit sans s’arrêter tout ce qui lui tombe sous la main, il se perfectionne et c’est très passionnant de l’observer apprendre de lui-même. Je sens vraiment qu’on est dans une période charnière où l’intervention de trop pourrait empêcher certaines choses de se mettre en place comme cela se ferait naturellement.

Je parle beaucoup de Keyo parce-que c’est lui le plus grand, au fond, je découvre des nouvelles choses avec lui. Mais les deux dernières sont aussi pleine d’énergie. Oléia est une vraie tornade qui s’essaye à l’humour à coup de “cucu” et “bande de nazes”. Elle crie comme une harpie et donne des coups de poing dignes de Mohamed Ali. Keyo est bien patient avec elle, fait semblant de tomber et joue l’adversaire KO. Ça la fait rire… Mais il y a aussi d’autres moments où c’est plus difficile, il s’enferme dans sa chambre pour avoir un peu de calme.

Loueï, fidèle à elle-même, est un petit bouddha qui nous inspire la zen attitude. Elle va très bien, admire le monde de ses yeux ronds qu’on entend crier “j’arrive, j’arrive !”. On démarre la DME tout doucement étant donné qu’elle porte ses mains à sa bouche. Elle bave devant nos soupes et nos verres d’eau alors on lui en donne à la petite cuillère. Je l’allaite toujours comme une évidence et c’est parfait.

2018 sonne comme une année de calme, de simplicité, de présence les uns pour les autres. Cela me va, j’ai besoin de vivre dans le présent. Je n’espère plus la maison, les voyages, le projet professionnel et compagnie. Je veux être complètement là. Merci à mon petit bouddha et à ces gens qui trouvent que nous avons la chance de ne pas penser à demain.

Je vous souhaite aussi cette présence à vous-même et aux autres, dans l’instant, de faire ce qui compte sans avoir peur du futur, sans douter, sans regretter. Le passé est passé et le futur n’est pas encore arrivé. Tout ce qui importe est déjà là.

2018 bisous à tous,

Maeva