Il y a des journées toutes simples comme celle-là que j’aime raconter ici. Rien d’extraordinaire, juste la vie comme elle est quasiment chaque jour mais avec ce je ne sais quoi de plus charmant, avec cet œil qu’on pose dessus, ce temps qui semble se suspendre quelques instants, cet air frais qui rentre dans la maison et qui emporte tout sur son passage.
Dans cette journée à 1000 à l’heure pourtant, j’ai eu l’impression de voir les choses un peu au ralenti. Depuis le balcon ponçant mon marchepied, je les ai regardé tous les deux, Oléia aidant Keyo a plié son linge, j’ai souri à voir cette belle complicité et j’ai pensé à cette phrase que j’ai lu ou entendu je ne sais plus où (il me semble que c’est dans le livre d’Idriss Aberkane, mais je ne sais plus si elle est de lui) : pour apprendre, nous avons besoin de passer 1/3 de notre temps à découvrir par nous-même, 1/3 à le faire avec un plus grand que nous, 1/3 avec un plus petit que nous. C’est un cycle qui me semble bien naturel, un cercle qui se boucle sans jamais s’arrêter. Enseigné à quelqu’un d’autre, recevoir un enseignement, se laisser surprendre par nos découvertes individuelles, aussi minimes, futiles, naturelles qu’elles soient.
Je prépare le nid, je nettoie souvent la maison, la range et la range encore, rafistole, bricole et décore ; je veux que tout soit joli, je me laisse tenter par l’achat d’une nouvelle parure de lit, housses de coussin et édredon. Pas de doute, je suis bien en fin de grossesse, je le sens, chaque jour compte dans l’aménagement de ce petit cocon.