Loueï est mon deuxième bébé allaité longtemps.

Si déjà pour Oléia, j’avais décidé de ne pas me prendre la tête, avec Loueï se fut encore moins le cas : que ce soit de jour comme de nuit.

En fait, je ne me demande pas combien, ni jusqu’à quand, je ne mesure rien, je ne compte pas combien de fois je lui donne le sein… Bref, la montre a été complètement larguée dès le début et je crois que c’est vraiment le secret d’un allaitement réussi et apaisé. Lorsqu’on me demande combien de temps je compte allaiter, je ne sais pas quoi répondre si ce n’est : « jusqu’à ce qu’elle ou moi en ait marre. »

Nous devons apprendre à lâcher avec les injonctions de toutes sortes et faire confiance à notre enfant. Je suis convaincue que l’allaitement est la meilleure chose pour notre enfant car c’est la plus naturelle, mais je sais aussi qu’on ne se sent pas toujours à l’aise avec dans notre culture.

Je sais à quel point ce lien d’interdépendance peut être perçu comme aliénant, nous donner l’impression d’être vulnérable et cette sensation étrange, ces douleurs aussi au début, la pudeur… font qu’on n’arrive pas toujours à allaiter même si au fond on aimerait le faire.

On peut détester et adorer allaiter. Je regrette malgré tout, que l’allaitement devienne un acte de plus en plus rare. J’ai souvent l’impression d’être une énergumène dans mon entourage, alors que je ne trouve rien de surprenant à allaiter encore un enfant quand il a un an ou plus.

Ce que j’aime dans le fait d’allaiter c’est ce contact d’amour avec mon bébé et franchement je suis vraiment devenueaccroc aux hormones d’ocytocine et d’endorphine sécrétées pendant l’allaitement, si bien que j’ai énormément de mal à m’endormir si Loueï ne tète pas.

Le sein est aussi bien source de nourriture qu’une tétine. L’enfant ne fait pas que se nourrir, il tète aussi pour se réconforter. Répondre à ce besoin évite à l’enfant de devenir dépendant d’une tétine qu’il aura du mal à lâcher plus tard. Seul Keyo qui n’a pas été allaité à la demande et aussi longtemps a eu une tétine tandis qu’Oléia et Loueï n’en ont pas et n’ont pas eu de doudou non plus. En fait, la maman est un doudou à lui tout seul. C’est à chacune de faire le choix de l’accepter ou non. Mais quand on sait que c’est normal, c’est déjà plus facile de vivre ce lien très fort sereinement.

Si j’avais quelques petits trucs à retenir de ces années d’allaitement, ce serait ceux-ci :

  • contacter une sage-femme consultante en lactation, ce sont des petites fées
  • consulter les articles de La Leche League
  • avoir toujours un lange avec soi, il est multifonctions aussi bien pour nous au moment des montées de lait que pour nos bébés quand ils régurgitent ^^
  • se souvenir du point suivant : l’allaitement est souvent la réponse aux problèmes d’allaitement
  • la mise en route est parfois compliquée et douloureuse, ne restez pas seule avec votre douleur, il existe des solutions : sage-femme, leche league, ostéopathe, coquillages d’allaitement, lanoline, melectis…
  • la position magique quand on a un engorgement c’est le 4 pattes au-dessus de bébé (archi pas glamour mais super efficace)
  • ne vous ruinez pas en vêtements spécial allaitement : choisissez des chemises, des hauts en jersey, des débardeurs à mettre sous un pull haut qu’il suffira de soulever… ça coûte moins cher et vous pourrez continuer à les mettre quand l’allaitement sera terminé
  • concernant les sous-vêtements, j’ai une préférence pour les brassières en coton à la place des soutiens-gorge, et une fois que les montées de lait intempestives passent, on peut aussi passer aux « boobs libres », les seins tiennent très bien tout seuls ^^

Et vous, vous avez allaité ou pas ? Vous avez des astuces à partager pour un allaitement réussi aussi bien que pour la maman que pour le bébé ?