Aujourd’hui, nous avons poussé la découverte de notre région un peu plus loin que d’habitude, nous avons dépassé la montagne sur laquelle nous avions observé les étoiles. Nous sommes allés jusqu’à Thorenc qui abrite une réserve naturelle magnifique dans laquelle nous nous sommes retrouvés avec les copains non sco. Je pense que les photos parleront d’elles-mêmes de la beauté de cette journée.

J’ai fini la semaine dernière le livre de Peter Gray « Libre pour apprendre ». Il a bousculé encore quelques idées que j’avais de la liberté. Je nous sens libre d’école, cela est une certitude mais finalement je me suis demandée si les enfants étaient tout de même libre à la maison ? Tant qu’on reste observé, que notre vie est planifiée, nos envies ignorées, on vit en cage. Tant qu’on ne peut pas jouer dehors sans la surveillance des adultes, on ne connait pas la vraie liberté.

« On ne devrait pas être là. »

C’est ce que je me suis dit lorsque les enfants jouaient sur l’aire de jeux. On ne devrait pas s’approcher, les regarder, les écouter. On devrait s’éloigner, vaquer à nos occupations, les oublier un peu. Veiller de loin et surtout faire en sortes qu’ils ne sachent pas que nous sommes là. La différence entre le moment où je ramassais les marrons tombés de l’arbre à plusieurs mètres d’eux et celui où nous étions plusieurs adultes à les surveiller proches de leur cabane fut assez révélatrice : alors qu’ils jouaient tous ensemble sans se disputer ou en trouvant des solutions entre eux, lorsque nous nous sommes rapprochées, les enfants ont commencé à venir se plaindre, à se disputer, à modifier un peu leurs comportements… Coïncidence peut-être, je ne sais pas.

Nous sommes des parents qui veillons, nous ne surveillons pas. Nous préférons ne pas être derrière eux et faire taire ces petites voix qui attisent la peur et l’insécurité, même si cela est compliqué. Je crois dans le besoin de jouer librement, sans surveillance, en autonomie, individuellement ou en groupe. Je pense que les enfants sont de plus en plus observés, les parents de plus en plus jugés. Tout le monde semble se surveiller en permanence. C’est vraiment une plaie. Je pense que cela est important d’en prendre conscience afin de faire évoluer les choses et revenir à un mode de vie plus simple, plus collaboratif comme ce que nous avons pu vivre enfant. Cela étant dit, j’aimerais pouvoir atteindre un équilibre de vie plus adapté aux besoins de liberté des enfants et c’est pour cette raison que je réfléchis énormément à la façon dont nous pourrions atteindre ce but… Je n’ai pas encore la réponse mais avec une amie nous avons parlé de trouver une maison dans laquelle nous pourrions vivre à plusieurs. Quelque chose de bien foutu qui laisse aussi la possibilité aux familles d’avoir leur intimité…

La suite au prochain épisode ^^