Le mercredi 12 juillet 2017 restera une date toute particulière pour moi, une date précieuse, chargée en pensées merveilleuses.

Pour raconter comme il faut mon accouchement du mercredi 12 juillet 2017, il faut que je remonte un peu dans le temps. Il faut que je vous dise que le papa des enfants était en Afrique, au Maroc plus précisément, depuis le 27 juin. Que pendant son absence, j’ai fais énormément d’activités avec les enfants, que je sentais mon bébé très bas. Il est rentré le soir du lundi 10 juillet. Ma mère venait de prendre son avion de retour dans l’après-midi, me laissant dans une ambiance zen. Elle avait préparé notre cocon. La maison était propre, le frigo rempli, les enfants étaient heureux, et moi aussi.

Le mardi 11 juillet, on était alors à J- 13 de la date prévue d’accouchement, j’ai été prise d’un gros flippe car je n’avais toujours pas acheté le matériel prévu pour l’accouchement à la maison. J’ai filé à la pharmacie et suis rentrée rassurée.

Et nous voilà arrivés sur le jour le plus important : le mercredi 12 juillet. Le matin je me réveille avec une belle contraction qui me laisse songeuse. Mais pas de quoi non plus m’alarmer. Toutefois, il flottait dans la maison un parfum un peu spécial. Celui de l’attente, celui du qui-vive. Une autre contraction un peu plus tard. De celle qui t’enferme dans une bulle, qui t’empêche de parler et d’écouter. Puis plus rien.

Le mercredi c’est jour de piscine chez nous. Il est midi. Tout va bien. Je me joins finalement aux enfants et à Dov pour notre rituel aquatique. Je me souviens à chaque fois de la tête de l’agent d’accueil de la piscine. Chaque mercredi, il est surpris que je sois encore là. On échange quelques mots et rigolons un peu.

Nous restons 2 bonne heures. Je me prélasse dans le petit bassin avec Oléia, on joue aux crocodiles. Puis dans le grand bassin, Keyo saute enfin le pas : il nage sous l’eau. C’est extraordinaire. Je n’en reviens pas des progrès qu’il a fait en quelques mois. Avant, il avait peur de l’eau, maintenant il adore ! Jamais sans ses lunettes de piscine, il joue avec une petite fille à toucher le fond de l’eau, à se faire coucou sous l’eau, à prendre des poses, à sauter, … Au moment de partir, il pleure. Il veut rester dans l’eau mais la piscine va fermer. C’était dur.

On déjeune sur le chemin du retour puis, arrivés à la maison, on file tous à la sieste. Il est 15h30. Dov s’en va, il a un rendez-vous médical.

Je me réveille à 17h avec une forte envie d’aller à la selle (oui c’est super glamour les accouchements ^^). Puis j’ai envie de faire pipi toutes les minutes. Je reste finalement sous la douche, c’est plus simple. Les sphincters se mettent en marche… bientôt ce sera le tour de mon utérus.

A 17h30, les contractions arrivent, se rythment. Les enfants dorment toujours. Je gère tranquille sous la douche en m’appuyant sur le mur, le pommeau d’eau chaude sur le ventre. J’envoie un message à Dov et à la sage femme pour les prévenir.

Les enfants se réveillent vers 18h. Je leur propose d’aller regarder les dessins animés. Ils sautent de joie et me voilà de nouveau tranquille. Les contractions sont plus fortes. Je dois donner de la voix pour les faire passer. Je décide de sortir de la douche pour aller installer les alèses sur le lit. Je me pose là et chante à chaque contraction pour les accompagner.

J’entends des sonnettes, des tours de clef, les enfants qui crient papa. Tout le monde arrive en même temps. Il doit être 18h30 je pense. Je suis allongée sur le côté, la tête dans les coussins. Dov me masse le dos lorsque la contraction arrive mais je n’arrive pas à dire si c’est agréable ou si c’est douloureux.

Je décide de changer de position. Je me cramponne à Dov qui reste debout et fais jouer la pesanteur. J’ai mal. Très mal, c’est dur. J’aimerais qu’elle sorte, j’aimerais que ça finisse. J’aimerais qu’on me dise comme Sidonie, “Maeva je vois la tête de ton bébé”. J’aimerais qu’on chante autour de moi, j’aimerais qu’on m’accompagne mais tout le monde est silencieux.

Oléia vient deux ou trois fois voir ce qu’il se passe. Dov me propose d’appeler ses amis pour qu’ils viennent chercher les enfants mais je refuse. Cela voudrait dire que j’en ai encore pour longtemps or je commence à sentir l’envie de pousser. C’est que c’est bientôt fini non ? Oh ! A ce moment, je rêve que quelqu’un me dise que c’est bientôt fini.

Puis je sens que la pesanteur joue son rôle, je commence à sentir la tête qui avance, je pousse fort à chaque contraction. Ça progresse mais c’est dur. Petit à petit, cette tête devient plus grosse, tout chauffe. Il me reste une ou deux poussées avant de la faire sortir. Je sais que c’est la fin. Jusque-là, tout m’apparaissait comme durer une éternité mais je prends conscience que ce sont les dernières minutes. La tête sort. Le contraction s’arrête. J’attends la suivante pour sortir le reste du corps.

Et voilà. Loueï Inti, tu es née. Il est 20h09. Tu pèses 3kg360 et mesures 51 cm (mais ça nous le saurons deux jours plus tard). Tu es belle. Je te prends contre moi, tellement soulagée, tellement apaisée. J’ai le corps tout engourdi. J’ai l’impression d’avoir couru des kilomètres. Je m’allonge, te met au sein et nous attendons le placenta. 45 minutes plus tard, le voilà. Délivrée. C’est fini, cette épreuve de dingue est terminée. Ton frère et ta soeur sont là, ils sont très contents eux aussi. L’ambiance est feutrée.

Tu es calme et apaisante mon petit soleil. Bienvenue parmi nous 🙂