Le temps des petites bulles qui chatouillent le ventre est en fait bel et bien dépassé, je sens mon bébé gigoté comme il faut, j’ai même l’impression qu’il s’essaye à des loopings et de sacrés sauts ! Profite, profite de la place que tu as encore mon tout petit. Ou devrais-je dire, ma toute petite, car nous le savons depuis vendredi dernier, ce troisième bébé sera une fille. J’attendais cette deuxième échographie avec tellement d’impatience. Pourtant, je m’étais dis “tiens, et si on gardait le sexe secret jusqu’à la naissance ?”, nous avons eu un garçon et une fille, au fond avoir la surprise ça aurait été bien aussi. Mais je suis une incorrigible curieuse et j’aime savoir tout simplement, connaître un peu mieux ce petit bébé qui grandit en moi, commencer à réfléchir au prénom, faire le tri dans les vêtements. Voilà, savoir me permet déjà cela.

Si pour chacune de mes premières grossesses, je m’amusais à prendre en photo mon ventre qui grossissait mois par mois, cette fois-ci, j’ai eu envie d’immortaliser un peu plus, un peu mieux et garder des souvenirs photographiques plus esthétiques.

Je ne sais pas pourquoi j’ai tant tardé à parler de cette nouvelle grossesse sur le blog alors qu’elle m’a tant chamboulée au début La fatigue m’a achevée dès novembre et depuis je lutte assez régulièrement pour garder une vie active et toujours aussi riche de gens, de découvertes. Mon corps me dit “stop”, me demande de ralentir et je n’ai pas trop le choix de l’écouter de toute façon. Malgré tout, m’asseoir et ne rien faire m’ennuie terriblement. Alors, je lis, j’écris, je réfléchis, je trouve un juste milieu entre le corps et l’esprit, entre moi et les autres.

Cette troisième grossesse, je la vis évidemment différemment de celles de mes deux autres enfants. Keyo était mon premier et j’avais tout le loisir d’y penser jour et nuit. Pour Oléia, j’ai vécu une grossesse très sereine mais aussi très fatigante, il fallait gérer mon travail et mon rôle de première maman. Enfin, pour celle-ci, il m’est arrivé souvent de ne pas y penser, surtout les premiers mois lorsque mon ventre n’avait pas encore grossit. Maintenant, c’est différent, je la sens bien, je pense beaucoup à elle et je m’octroie quelques bains de temps en temps en tête à tête avec mon bidon. Ce troisième bébé n’est pas encore là mais je sens déjà les changements s’opérer dans mon rapport aux enfants. Mon attention ne peut plus être exclusivement tournée vers eux. Lorsque Oléia est née, cela m’a fait bizarre. J’avais l’impression de ne plus être une bonne maman avec Keyo, je ne pouvais plus lui consacrer autant de temps qu’avant. Je sais d’avance qu’avec ce troisième bébé, il faudra aussi que je coupe un peu plus le cordon avec Oléia et que je réinvente notre relation. Le cœur grossit à chaque enfant mais pas le temps. Toutefois, Oléia grandit et cela me rassure beaucoup de la voir de plus en plus autonome, jouer seule ou avec son frère, faire sa petite vie sans moi et être épanouie.

Encore quatre mois pour nous organiser, prendre les choses avec tranquillité, nous adapter. Je sais que de trop grandes exigences avec soi-même ou avec les autres ne sont qu’une source de stress. Vivre à la cool est ce qui me convient le mieux, ce n’est pas toujours facile quand ce n’est pas notre nature profonde mais c’est ainsi que je suis la plus heureuse. On ne se brusque pas, on prend les choses comme elles viennent, nous n’avons pas d’attentes particulières et donc ne risquons pas d’être déçus. Oléia dort avec nous du haut de ses deux ans et c’est ainsi qu’elle fait ses nuits. Au début, avec son papa, c’est un sujet qui nous a beaucoup angoissé avec l’arrivée du troisième puis finalement nous allons nous adapter, soit en collant un matelas au nôtre soit en changeant notre lit avec un plus large. Pour moi, c’est hors de question de mal dormir ou de façon hachée simplement par principe. L’important c’est que tout le monde dorme correctement, où qu’il soit.

Passer de 4 à 5 me met terriblement en joie. J’ai toujours rêvé d’avoir une famille nombreuse et il y a quelques années, je n’aurais pas pensé cela possible. Mais finalement, on y arrive et j’adore m’imaginer entourée de mes trois enfants dans quelques mois pour la lecture du soir, j’adore imaginer trois sauvages courir à moitié nus dans l’appartement et s’inventer mille histoires. J’adore me dire que nous allons partager tout cela avec eux, que nous allons grandir avec eux, pouvoir les observer chaque jour et tenter d’être les meilleurs guides possible. Être parent c’est ma plus belle aventure !