Il y a comme un besoin de ralentir ces derniers jours, de prendre le temps de m’occuper de la maison et de remplir les estomacs de bonnes choses. Cela faisait un petit moment que je ne cuisinais plus vraiment et dorénavant ma cocotte ne s’arrête plus. J’ai toujours adoré cuisiner mais j’en avais perdu le goût. Pot-au-feu, petits farcis, couscous, gratins, tortillas, compotes… et puis ce week-end la galette des rois ! Complètement faite maison, de la pâte feuilletée à la frangipane. J’ai renoué avec mes premiers amours, les plats sucrés, la pâtisserie. Je ne sais pas si c’est parti pour que je me remette à la cuisine quotidiennement mais j’apprécie de prendre le temps de le faire, de réfléchir aussi comment nourrir au mieux tous ces estomacs sur pattes qui courent dans la maison et leur donner la force d’accomplir tous leurs projets. Bien se nourrir c’est important, je suis facilement perturbable sur ce plan et je bouleverse alors très vite nos habitudes. Entre un mari sportif, les tentatives végétariennes et la volonté de diversifier un maximum notre alimentation, je me suis rendu compte d’une chose : je ne suis pas faite pour me prendre la tête sur cette question, en tout cas pas actuellement. Nous avons besoin de manger et nous nous nourrissons du mieux que nous pouvons en essayant de tenir compte de plein de paramètres mais cela fait aussi du bien de lâcher prise et de manger juste avec plaisir.
Bon et sinon ce taux de plaisir de la galette des rois ? Je crois qu’elle explose facilement les records ^^ J’ai ressorti mon livre préféré de recettes basiques, celui de Lenôtre, une ancienne édition offerte par ma maman et j’ai réalisé la frangipane à partir de la recette de Pierre Hermé. Clairement, ce sont mes deux références en pâtisserie, ceux à qui je pense immédiatement dès que je cherche une recette sucrée. J’ai passé une bonne journée à préparer d’abord la pâte feuilletée puis la frangipane dans laquelle on mélange une crème d’amande et une crème pâtissière. Quel plaisir ensuite de déguster cette galette après avoir passé des heures à la préparer ! Faire le montage, la mettre au four, patienter en bavant devant la porte du four et en croisant les doigts pour qu’elle décolle, patienter encore le temps qu’elle refroidisse un peu, la découper en faisant attention à ne pas buter sur la fève et la dévorer, car c’est seulement à ce moment-là, en 5 minutes top chrono qu’on profite de notre dur labeur.
Ces derniers jours, j’ai également pris le temps de réfléchir à notre famille, à nos enfants et à moi. Après cette inspection, faut-il rebondir ? Changer nos habitudes ? Réintégrer du formel ? Et moi ma vie ici dans le sud est ? Mes projets et mon besoin de stabilité ? Je ne peux évidemment pas répondre à tout cela et pour l’instant on ne change pas grand chose. Notre routine familiale est toujours la même et les apprentissages de Keyo sont toujours aussi informels. Toutefois, je me suis quand même penché sur la méthode de Danièle Dumont dont m’avait parlé la conseillère pédagogique. J’ai acheté les trois petits livrets d’exercices et le livre expliquant la méthode « le geste d’écriture ». Je ne suis pas une maniaque de l’écrit et je trouve cela assez drôle que de toute façon en grandissant, on en vient presque tous à personnaliser nos lettres et à mixer l’attaché et le bâton, le minuscule et le majuscule. Je lis donc pour m’instruire moi-même et je verrai ensuite. Pour l’instant, je reste sur ma volonté de laisser le temps à Keyo de prendre confiance en ses gestes, de les maitriser, les préciser et se lancer lorsqu’il se sentira prêt.
Cette inspection m’aura en tout cas permis de prendre réellement conscience de la peur très forte de mal faire de Keyo mais aussi de me rendre compte qu’il gérait assez bien la lecture de syllabes. Je réfléchis donc à quelques astuces pour l’aider de ce côté sans que ce soit trop flagrant car Keyo se braque rapidement lorsqu’il comprend qu’on essaye de lui enseigner quelque chose. J’ai pensé à lui proposer des petits exercices au tableau qu’il pourra faire lui-même dans la journée lorsqu’il en aura envie, j’ai aussi acheté ces petits livres liés à la méthode Boscher qui sont assez bien fait. Et surtout nous avons repris sans limite la lecture à haute voix que nous avions un peu délaissé ces derniers temps avec les fêtes de fin d’année et la grande fatigue du soir. Ces derniers jours, nous avons lu énormément de BD et avons fini notre nouveau roman « Pani, la petite fille du Groenland » de Jorn Riel. C’est juste un petit chef d’œuvre destiné aux enfants qui mêle imagination sur fond de réalités sociales chez les eskimos. On apprend donc beaucoup de choses en lisant ce roman : on fait un peu de géographie, on parle du cycle de l’eau et du respect des animaux, on en apprend aussi sur les icebergs, sur la faune et la flore du Pole Nord et bien sûr la culture des eskimos. Un vrai petit bijou très facile à lire que je conseille chaudement à ceux qui ne se sentent pas à l’aise avec cette lecture à haute voix, c’est très bien pour commencer. Par ailleurs, j’ai apprécié de me replonger dans cet univers du Grand Nord quelques mois après la lecture de Croc-Blanc, le froid de l’hiver s’y prête parfaitement.
Alors que j’avais un peu mis le frein sur les achats de livres ces derniers temps, je me suis de nouveau laissé tenter. J’ai complété notre lecture de « Pani, la petite fille du Groenland » avec deux jolis livres sur le même thème, « Le petit esquimau » de C. Jackson aux éditions des deux coqs d’or, qu’Oléia aime beaucoup et « Apoutsiak, le petit flocon de neige » de P-E Victor qui est un plus destiné à développer notre connaissance des eskimos et de leur environnement, mais toujours sous forme d’histoire. C’est un album du Père Castor. Ces deux livres sont bien écrits et ont de très jolies illustrations, je les adore. Par ailleurs, j’ai enrichi notre petite bibliothèque de living books de nouveaux classiques : « Peter Pan » de J.M Barrie, « Alice au pays des merveilles » de Lewis Carroll et « Histoires comme ça » de Rudyard Kipling. Voilà tout cela annonce de beaux moments de lecture en perspective !