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A l’heure où les listes se multiplient et s’allongent pour Noël, je suis prise entre deux sentiments : l’excitation des cadeaux (comme une gosse) et l’envie d’un peu plus de sobriété. En tant que parent, nous voulons offrir à nos enfants le mieux pour eux. Nous essayons de trouver le cadeau idéal qui fera, à la fois, vraiment plaisir et gardera tout son intérêt l’excitation de la nouveauté retombée. Cette notion de plaisir me semble importante. L’année dernière, je suis tombée dans le jouet aux vertus pédagogiques mais, très sincèrement, le globe rugueux n’a allumé aucune étoile dans les yeux de Keyo. Après réflexions, Noël ou les anniversaires ne sont pas fait pour cela. Je pense que les supports pédagogiques devraient être achetés pour accompagner l’éducation que nous voulons donner à nos enfants et non pas pour être offerts. C’est trop arrogant.

Lorsque j’ai lu « l’Enfant » de Maria Montessori, les derniers chapitres abordent beaucoup les comportements d’enfants gâtés. En fait, en lisant, je me disais « mais c’est exactement de mon fils dont elle parle ! » Ahah. Trop gâté le premier petit-fils de la famille ! La magie de Noël revient avec les nouveaux enfants. C’est eux qui portent l’esprit de Noël avec leurs rêves et leurs croyances alors, il est tout à fait normal que les mamies, papis, tontons, tatas veulent le couvrir de cadeaux. Maintenant, qu’il est plus grand, j’aimerais revenir à l’essentiel et la famille s’agrandit petit à petit. Les plaisirs redeviennent plus simples et c’est mieux comme cela. Je pense que Keyo attend avec impatience 2-3 jouets sous le sapin et le reste sera du bonus.

Noël, c’est surtout pour moi l’occasion de réfléchir, me creuser les méninges, chercher des petits créateurs, des idées originales qui surprendront et feront plaisir. Cette réflexion est tellement excitante qu’elle surpasse même l’idée de recevoir quelque chose. Bon, je ne vais pas mentir, j’aime avoir des cadeaux, j’aime désirer des choses, me faire des « wishlists ». Je ne pense pas que ce désir soit mauvais. Noter mes volontés me permet aussi de prendre du recul sur celles-ci et me demander si j’en ai réellement besoin. Le notion de désir et d’excitation est tout aussi normal chez les enfants. Ils veulent tout ce qu’il y a dans les magazines de Noël, tout ce qui passe à la publicité ou dans les magasins. Nous avons tendance à juger sévèrement ces tentations, la morale n’est jamais bien loin. Mais n’étions-nous pas comme cela enfant ? Nos enfants ont le droit de rêver et nous pouvons aussi encourager ces rêves. Je pense que pour eux cela est mieux que de leur dire « Mais arrête, tu as déjà trop de jouets, à quoi cela va te servir ? » ou « papa et maman n’ont pas assez d’argent » ou que sais-je encore. Le moins frustrant est d’accompagner l’enfant dans son désir pour qu’en rêve il puisse vraiment posséder la chose puis s’en défaire. Les jugements moraux n’auront aucune autre incidence que d’accentuer ces désirs profonds. Lorsque Keyo me dit « j’aimerais tellement avoir cela » je suis à fond avec lui : « oh oui ça a l’air trop bien, moi aussi j’ai vu quelque chose qui m’a plu pour telle ou telle raison, j’aimerais beaucoup l’avoir. » Généralement, cela suffit à lui montrer que je le comprends, je n’ai pas besoin de m’opposer à lui.

Comme beaucoup de familles, nous avons établi avec le papa une liste de cadeaux pour les enfants. Cette année, j’ai beaucoup plus écouté les désirs de Keyo. Je lis souvent sur les blogs « Ma liste de cadeaux pour mon enfant ». Je trouve que c’est un lapsus révélateur. Nous prenons encore trop la place de nos enfants et décidons ce qui est le mieux pour eux comme s’ils ne pouvaient pas le faire. Au début, j’ai moi aussi commencé MA liste pour Keyo et puis stop, ce n’est pas à moi de faire sa liste ! En fait, je trouve cela bizarre qu’on fasse les listes de nos enfants (à partir du moment où ils savent s’exprimer) plutôt que de lire ou écouter la leur. Bien sûr, nous sommes leurs parents, nous savons ce qu’ils aiment, nous les avons vu grandir au cours de l’année et entendu parler de temps en temps de quelque chose qui leur ferait plaisir, nous les connaissons et je pense qu’un peu de surprise dans les cadeaux de Noël est une bonne chose, tant qu’on vise juste… ^^

La première fois que mon fils m’a demandé un pistolet NERF (voyez le coco), ça correspondait exactement au type de jouet que je ne voulais pas lui offrir : en plastique, fabriqué par des petits chinois, soumis à un effet de mode, … Bref, LE jouet commercial. Mais mon âme soeur de mari a fini par me remettre les idées en place, il commence à en avoir un peu marre de la Maria (^^). Et il a bien fait. Le problème n’est pas le jouet, même si au fond je trouve que c’est mieux d’offrir des jouets qui ont une éthique derrière leur fabrication, mais le TROP PLEIN de jouets. Un peu comme pour le cousin d’Harry Potter, la quantité prime sur le reste. D’où, mon besoin de tendre vers une certaine sobriété et faire le tri entre les besoins superflus et les besoins essentiels.

L’esprit de Noël doit rester le plus important. Passer du temps en famille, préparer l’ambiance et la décoration, fabriquer des cadeaux soi-même et le faire avec les enfants, ouvrir les fenêtres du calendrier de l’avent, cuisiner des sablés à la cannelle et des cookies, allumer des bougies, regarder un film sous la couverture, boire du chocolat chaud, siffloter Vive le Vent, écouter des chorales, lire des contes de Noël ou encore chercher la plus jolie boule qui rejoindra les autres sur le sapin. Sans cela, les cadeaux n’ont pas vraiment lieu d’exister.

Cette année, sur la liste de Keyo et celle d’Oléia, il y a des cadeaux pour leur faire vraiment plaisir. Des cadeaux dont ils sont pleinement l’inspiration, des cadeaux qu’ils ont demandé et des idées de cadeaux que j’ai noté au cours de l’année qui feront aussi effet de surprise. Décembre est le mois préféré de Keyo : il fête son anniversaire et Noël. C’est super pour lui mais en janvier, ça lui laisse une grosse sensation de vide tellement il a été abreuvé de cadeaux.

Ses cadeaux préférés lui seront offert par nous, comme cela on est certain qu’il les aura (le NERF, un déguisement de spiderman qui tire des toiles d’araignées et des BD). Il a aussi demandé un chat pour Noël mais le papa n’est pas encore convaincu… et sur le reste de la liste, il y aura des livres (mon coup de cœur depuis des mois : le Bestiaire universel du Professeur Revillod, les jolis livres de Gerda Muller ou Elsa Beskow), des jeux de société, une guitare et un microscope. Cela reste des idées et elles sont toujours enrichies d’autres bonnes idées de la famille.

Pour Mademoiselle Oléia, il y a peu de choses et c’est très bien comme cela. Je n’ai pas cherché à allonger une liste d’idées cadeaux dont elle n’aurait pas besoin, il y a déjà suffisamment ici avec tout ce qu’a reçu son grand-frère avant elle. Je suis contente et fière de pouvoir faire plaisir à mes enfants, leur permettre de jouer et d’alimenter leur imagination. Mais je n’ai pas envie de créer des besoins alors qu’il suffit souvent d’ouvrir les portes et courir dans une forêt pour que leurs têtes et leurs cœurs soient pleins. Nous lui offrirons des aliments en bois supplémentaires pour la petite cuisine et nous proposerons en cadeau commun la jolie maison de poupées HAPE, meublée. J’ai également pensé à des grosses perles en bois à enfiler et des livres pour la grande lectrice qu’elle est déjà.

Mais de tous les cadeaux que je pourrai leur faire, je sais que le plus beau ne se compte pas en euros mais en minutes. Passer du temps avec eux, du temps à jouer, à rire, à cuisiner, à sortir, faire des parties de cache-cache, … J’ai toujours été une maman câline et disponible pour les histoires. J’apprends à lâcher prise, remettre à plus tard le ménage ou le coup de fil important pour retomber en enfance avec eux. Ça c’est un besoin essentiel !