J’ai lu quelque part qu’il vaut mieux éviter d’avoir plusieurs enfants si on est plutôt du style fusionnel avec le premier. Bon, je pense que l’un n’empêche pas l’autre. Comme à chaque changement, il faut simplement une phase de transition et d’adaptation.
C’est vrai que durant les premiers mois, cela n’a pas été simple pour moi. Je me suis sentie assez mal vis-à-vis de mon premier, je n’arrivais plus à lui consacrer autant de temps que je l’aurais voulu, je pouvais lui en demander trop quand j’étais fatiguée, on ne lisait plus autant de livres le soir avant le coucher (ce qui était un peu notre moment sacré), je pouvais être pressante… Bref, j’ai été très triste de m’éloigner de lui et j’ai beaucoup culpabilisé.
Puis j’ai compris que ce n’était pas grave, qu’il grandissait et que ça n’avait pas l’air de le déranger lui, il était tombé amoureux de sa sœur. Les fois où je lui proposais qu’on passe du temps tous les deux, il me demandait si Oléia pouvait venir, quand je lui disais « c’est un peu compliqué, il faut que je fasse telle chose avec ta sœur », il me répondait « c’est pas grave, tu peux faire comme ci, ou comme ça »… Cette petite bonne femme a redistribué les rôles dans la famille, elle a rééquilibré les relations, c’est sûrement ça de passer de trois à quatre…
Comme dans tout changement, le corps et l’esprit ont besoin de temps pour réagir et s’adapter. On abandonne des trucs, on en prend d’autres, on fait des tentatives, on corrige puis on recommence. L’important, je crois, c’est de ne pas être trop sévère avec soi-même et avec les autres. Laisser le temps, c’est primordial et ne pas oublier de parler, de mettre des mots sur ce que l’on ressent. Quand Keyo a besoin de faire quelque chose avec moi, il me dit « on laisse Oléia et papa faire la sieste et on peut aller au cinéma hein ? » Voilà, c’est aussi simple que ça.
J’appelais affectueusement mon grand « mon bébé » jusque la naissance de sa sœur. Et je me suis rendu compte, récemment, que naturellement, j’ai cessé de l’appeler ainsi. Bref, j’ai fais le deuil de ma relation fusionnelle avec mon ainé ^^
Des bisous,
Maeva