Je prends quelques minutes pour partager notre impression sur “Les petites filles modèles” de la Comtesse de Ségur que nous avons terminé il y a maintenant plusieurs semaines. Le livre emprunté à la bibliothèque est une très jolie édition avec quelques belles illustrations en pleine page.

Quelques mots sur la comtesse de Ségur

Femme de lettres française d’origine russe, Sophie Rostopchine arrive en France à l’âge de 17 ans. Elle est la fille du gouverneur de Moscou, Rostopchine, qui, en 1812, mit le feu à la ville pour faire reculer Napoléon. 

A 20 ans, elle épouse, le comte de Ségur avec qui elle aura huit enfants. Elle commence à écrire à l’âge de cinquante-cinq ans, alors qu’elle est déjà grand-mère. Ses livres sont la mise par écrit des histoires qu’elle inventait pour ses petits-enfants.

Qui ne connait pas les malheurs de Sophie ?

Lorsque j’étais enfant, j’adorais regarder “Les malheurs de Sophie” sur France 3, c’était un de mes dessins animés préférés. Mais je n’avais jamais lu un livre de la Comtesse de Ségur. C’était donc une semi-découverte. J’ai été heureuse de retrouver Madeleine, Camille, et leur maman Madame de Fleurville, ainsi que Marguerite et Madame de Rosbourg, personnages que nous voyions ponctuellement dans Les malheurs de Sophie.

J’ai pu faire connaissance avec elles et dès la première lecture, tous les enfants étaient à l’écoute. A chaque fin de chapitre, tous les trois m’en redemandaient encore et encore. Un vrai coup de cœur pour tous. Même Loueï qui s’endort généralement au sein pendant la lecture restait éveillée un peu plus longtemps.

Mon avis sur ce livre

Ce que j’ai aimé dans ce livre c’est la façon de parler de l’éducation. Je l’ai trouvé pleine de bon sens. Pour certains, l’écriture fera vieillotte et ne conviendra pas à nos moeurs actuelles, mais il m’a semblé que lire des livres avec beaucoup de moral, c’était plutôt bénéfique. En fait, vivre nos petites expériences de vie à travers un livre avec les bonnes et les moins bonnes choses est beaucoup plus efficace qu’un long sermon parental. Les enfants n’ont peut-être pas reçu les choses de la même façon que moi mais, à un moment, où j’étais un peu remuée dans ma parentalité, ce livre m’a fait plus de bien que de lire un livre actuel sur l’éducation.

Du côté des enfants, on y parle de nature certes, mais surtout de discipline, de bons comportements. La palme d’or de la phrase la plus écrite est “Vous êtes si bonne ma chère Camille.” Les références aux bonnes habitudes, aux bons comportements, à la vertu, à la bonne éducation sont au cœur du livre. Et je crois que cela apporte beaucoup aux enfants de faire connaissances avec ces “petites filles modèles” car elles sont, en effet, de très bons exemples. Sophie, à l’inverse, est l’exemple de l’enfant qui fait beaucoup de bêtises à cause d’une éducation sans amour et très violente. Mais elle va réaliser une sortes de renaissance grâce aux bons soins de Madame de Fleurville qui sait se montrer droite, ferme et à la fois si douce et aimante. J’ai ressenti un effet très positif sur mes enfants, sur l’analyse de leurs comportements et sur leurs relations entre eux.

Bon évidemment, dans la vraie vie, on n’est pas Madame de Fleurville, on n’a pas de domestiques pour s’occuper du repas, du linge et du feu de cheminée. Nous ne passons pas notre temps à coudre, préparer les leçons et nous balader dans notre magnifique domaine, mais le bon cœur de cette Madame de Fleurville m’a aussi touchée et je trouve que le livre est plein de bonnes petites phrases pour les mamans.

C’est donc un livre vivant à classer dans la formation des bonnes habitudes, un sujet si chère à Charlotte Mason car si important dans l’éducation des enfants. On peut le lire aux enfants dès 4-5 ans selon l’habitude qu’ils ont à écouter des histoires.

L’habitude, dans les mains de la mère, est comme la roue pour le potier, le couteau pour le sculpteur –– c’est l’instrument par lequel elle révèle le dessin qu’elle a déjà conçu dans son cerveau.

Charlotte Mason, vol 1 p. 97

Je vous laisse avec une petite phrase tirée du dernier chapitre, alors que les filles insistent auprès de leur bonne Elisa pour venir se promener avec elles. Madame de Fleurville leur dit : “Elisa fait preuve de tact, de jugement et de cœur, chères petites, en refusant de nous accompagner (…). C’est vrai qu’elle a beaucoup d’ouvrage ; et, si elle perdait à s’amuser le peu de temps qui lui reste après avoir fait son service près de vous, vous seriez les premières à en souffrir.”

A méditer pour les mamans fatiguées qui culpabilisent de ne pas assez jouer avec leurs enfants !

A bientôt !