Cela fait un petit moment que j’ai commencé à écrire cet article mais je n’arrive pas à le finir et à le publier. J’ai tellement de choses à dire et pourtant j’aimerais faire simple. Voilà comment je résume actuellement ma démarche vers le minimalisme.

Je me sens encombrée et je vise l’essentiel. Mais difficile d’enlever tout le superflu. Comment faire la part entre ce qui est important pour nous et ce qui ne l’est pas ? Voilà presque deux ans que j’ai commencé à aller vers le minimalisme. Tout doucement au début puis de plus en plus depuis l’accouchement de Loueï. Aujourd’hui, le minimalisme est omniprésent dans ma vie. J’y pense chaque jour, je fais du tri quotidiennement et je trouve toujours de nouvelles choses à enlever que j’avais pourtant décidé la veille de conserver.

L’objectif n’est pas de se débarrasser de tout, mais de faire le point sur ce dont on a vraiment besoin, ce qui nous sert, ce que nous aimons vraiment. Alors, chaque jour depuis plusieurs semaines, je m’occupe d’un placard, d’un tiroir, d’une pièce et je trie. La plupart des choses sont mises dans des grands sacs et descendues à la cave pour une future brocante. Elles continuent à nous encombrer mais de loin finalement, car c’est décidé, ce qui est descendu à la cave, ne remontera jamais : soit vendu, soit donné.

A chaque fois que je descends des sacs ou que je me débarrasse des choses cassées/abîmées, j’ai la sensation physique de me libérer. C’est assez dingue mais ça me rend plus heureuse que de contempler tout ce que nous avons pu accumuler en 8 ans de vie commune.

Le défi principal de notre famille est de reconsidérer notre façon de voir les jouets, c’est donc le principal sujet de l’article, mais il y a évidemment chaque pièce, chaque objet, chaque placard de la maison qui est pris pour cible dans ma petite révolution.

Alors pourquoi j’ai décidé d’entreprendre cette démarche ?

Ras-le-bol de ranger

Vous imaginez bien : 1 enfant, 2 enfants, 3 enfants… Cela fait trois fois plus de bordel, trois fois plus de jouets, d’habits, de décorations, de meubles… bref, trois fois plus de choses en tout genre qui trainassent partout. J’ai juste dit STOP. Stop à ces heures interminables de rangement et oui à plus de temps passé ensemble. Stop aux achats de solutions de rangement qui n’en finissaient pas et oui à plus d’espace.

Plutôt que de vouloir trouver des boites et des meubles pour ranger leurs affaires, j’inverse dorénavant le processus : s’il n’y a pas assez de place, c’est qu’il y a trop de jouets. Il faut donc purger : garder ce qui leur plait maintenant. Il y aura bien assez de Noëls et d’anniversaires pour avoir de nouveaux cadeaux. Stop à la conservation des jouets, des habits… pour la petite sœur quand elle sera plus grande. Conservons des intemporels et plus tard, on achètera ou offrira ce qui sera vraiment nécessaire.

Une créativité en berne

Bizarrement, plus il y a de jouets, moins l’enfant a envie de jouer avec et s’ennuiiiiiie ! Vous l’entendez cette phrase ? Moi aussi et trop souvent. Le surplus de jouet empoisonne l’enfant, cela l’empêche de réfléchir et d’utiliser son imagination. Alors, il demande à regarder la télé puisque, vraiment, dans sa chambre, il n’y a pas assez de jouets…. ^^

Une réflexion sur la possession

Je trouve ça fou ce rapport à la consommation que nous avons, ce rapport à la possession. Chaque foyer détient son lot d’objets, ce qui fait des milliards de choses fabriquées tout le temps. Enfin, je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire : des millions de foyers juste dans notre pays ont une quantité de choses qui leur appartiennent mais qui ne leur servent pas à grand chose. C’est décoratif, contemplatif, c’est là pour dire que ça nous appartient, pour nous faire croire que ça nous est utile, que ça change nos vies, leur apporte un petit quelque chose en plus. Et ce petit quelque chose ne fait que grossir, il y a toujours un nouveau jeu, un nouveau livre, un nouveau truc dont on n’avait absolument pas besoin jusque là mais qui, tout d’un coup, se révèle indispensable à nos vies.

Je suis une victime de ce système qui pousse à acheter continuellement, j’ai l’impression d’y être ligotée comme une esclave et n’arrive pas à m’y arracher. Ce système m’a gobé et gobe mes gosses. Il semble combler un puits sans fond à l’intérieur de nous et nous donne l’illusion d’être heureux parce-que nous avons, alors que c’est complètement faux.

Je veux libérer mes enfants de ce rapport aliénant à la consommation, je veux leur faire le cadeau d’être heureux avec peu, de sentir qu’ils n’ont pas besoin  de posséder pour réussir leur vie, que le bonheur ne passe pas par cela. Quand on achète, c’est parce que ça va mal. On comble quelque chose : une peur, un doute, un mal-être… Acheter comme on le fait, c’est une maladie.

Alors, ça prendra le temps que ça prendra. Sûrement encore quelques mois ou même quelques années encore pour arriver à être vraiment minimaliste, mais je le fais pour eux, pour nous.

Et vous ça déborde ou vous avez décidé de la jouer minimaliste ?