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Le fait de passer la barrière de l’instruction en famille a été libérateur pour moi. Je me sens libre de choisir une voie différente des autres et me sentir accomplie comme cela avec le sentiment d’être dans la bonne direction. Je ne sais pas si c’est le fait de faire des choix un peu marginaux qui m’ont poussé à tenter l’aventure “No poo” mais en tout cas cela y a peut-être contribué dans un sens.

Je me lave les cheveux avec des shampooings du commerce depuis 26 ans et il y a plus de 6 mois maintenant, j’ai décidé d’arrêter du jour au lendemain. Je me suis un peu renseignée sur cette pratique et, radicale comme je suis, j’ai pris un sac, mis tous les shampooings que j’accumulais sans jamais les finir et je les ai donné.

La première blogueuse française à avoir introduit la mode du “No poo” est Antigone XI. En cliquant sur le lien, vous tomberez sur son article très riche en informations. Depuis 2013 donc, de nombreuses personnes se sont essayées au No poo et ont permis de faire un peu évoluer le concept. La recette initiale à base de bicarbonate et de vinaigre de pomme a l’inconvénient d’être assez agressif pour le cuir chevelu (le bicarbonate a un Ph neutre or le cuir chevelu a un Ph acide et le vinaigre de cidre ne joue peut-être pas assez bien son rôle de “rééquilibrateur” – oui je sais j’invente des mots). Je n’ai, pour ma part, jamais testé cette recette qui conviendrait aux têtes pelliculées, ce que je suis pourtant mais je ne suis pas trop fan du bicarbonate sur ma tête.

Enfin, j’ai trouvé mon bonheur avec le shikakai. Certes, c’est une poudre qui a une odeur très forte mais elle lave tellement bien et ne m’assèche pas les cheveux comme peut le faire le rhassoul ou l’argile. Je fais également de temps en temps des shampooings avec du savon noir (celui pour le Hammam pas celui pour laver les sols… hum hum), mais rarement car, même s’il définit magnifiquement bien mes boucles, il alourdit mes cheveux et décape un peu le cuir chevelu. Résultat : beaucoup de pellicules.

Sur le blog d’Antigone, vous pouvez lire qu’il faut attendre 1 mois avant de se laver les cheveux lorsqu’on souhaite se lancer au No Poo mais c’est faux. C’est sûr que si vous avez l’habitude de vous laver les cheveux tous les jours ou tous les deux jours, il serait bien d’espacer pour arriver à une ou deux fois par semaine. Mais cela se fait progressivement.

La technique est simple : brossez-vous les cheveux ! Et oui, pour les bouclés comme moi c’est super nul car finalement on garde ses jolis cheveux 2-3 jours, puis après il faut “casser” les boucles en les peignant/brossant, mais ceci a l’avantage de bien répartir le sébum sur la chevelure : le cheveux graisse moins vite, le brossage enlève les petites poussières, le sébum nourrit les cheveux et les cheveux ne paraissent donc pas sales. Après le brossage, il suffit de coiffer ses cheveux en chignon ou en natte pour calmer leur ardeur.

L’avantage du No Poo pour moi est très claire : je n’ai plus le cuir chevelu qui me gratte ! Car c’était vraiment une plaie. A chaque fois que je changeais de shampooing, l’envie de me gratter se calmait, puis au bout de quelques semaines c’était repartit. Et pareil avec des shampooings bio. Ma nouvelle façon de me laver les cheveux m’a vraiment soigné de ces démangeaisons et a fait peu à peu disparaître les pellicules que j’avais.

Pour plus d’info sur ce sujet, je vous conseille le blog de Mini : Que faire contre le cuir chevelu qui démange ? et 6 solutions contre les démangeaisons.

Je prépare donc mon shampooing avec une poudre naturelle lavante à laquelle j’ajoute une base hydratante et quelques gouttes d’huile essentielle.

Pour 1 shampoing :

  • de l’eau bien chaude dans un verre ou un bol (environ 10 à 15cl)
  • 3 cuillères à soupe de poudre naturelle lavante : soit 2 cuillères à soupe de shikakai + 1 cuillère à soupe de poudre de sidr (super pour combattre les pellicules et les démangeaisons) – ou 3 cuillères à soupe de shikakai
  • 1 cuillère à soupe de miel qui va hydrater comme un après-shampoing (pour les vegan : l’aloe vera ou le yaourt de soja sont de bons agents hydratants)
  • 3 gouttes d’huile essentielle de bois de rose ou d’ylang ylang (pour les propriétés apaisantes, embellissantes et l’odeur)

Le mélange ne doit pas être trop pâteux mais un peu liquide pour s’appliquer correctement et s’enlever facilement aussi après.

Voici une petite vidéo qui explique vraiment bien comment il faut appliquer le shampoing aux plantes :

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=eZK7Q2eF_xY]

Donc pour résumer :

  • appliquez le shampooing comme un henné, la tête à l’envers, au-dessus de la baignoire
  • relevez ensuite vos cheveux en les entortillant et fixez-les avec une pince sur la tête
  • vous pouvez le rincer tout de suite ou le laisser agir entre 10 et 30 minutes (ce que je fais)
  • rincez abondamment à l’eau clair (toujours la tête à l’envers)
  • séchez doucement vos cheveux avec une serviette

Je dissocie donc maintenant le moment où je me lave le corps et celui où je me lave les cheveux. Voilà pourquoi je l’appelle aussi le “Slow Poo”, car c’est un shampooing qui prend un peu plus de temps. Enfin, surtout, qui change nos habitudes car le temps de préparation n’est pas très long.

Voici quelques inconvénients selon moi :

  • Je viens de le dire mais le temps de préparation qui peut être un peu embêtant. Fini les shampooings en 2mn30 sous la douche en se lavant, en se brossant les dents et en se rasant en même temps (so glamooouuuuroussss).
  • C’est un shampooing un peu embêtant à faire en déplacement. Lorsque nous sommes partis en vacances pendant 3 semaines, j’avais mon pot de shikakai et mon petit pot de miel mais ce n’était pas toujours évident. Du coup, j’ai acheté un shampooing solide dans un magasin bio “Secrets de Provence” en attendant de rentrer mais, rebelote cheveux secs et cuir chevelu qui démange. Ce qui m’a bien conforté dans mon choix de “No Poo”.
  • Il faut penser à se brosser les cheveux régulièrement = tous les jours ou tous les deux jours. J’étais bonne élève quand j’ai commencé mais maintenant je le fais moins, voire des fois pas du tout. Mais je le ressens sur mes cheveux : lorsque j’ai pensé à les brosser, le shampooing naturel est beaucoup plus efficace, mes cheveux sont vraiment plus brillants.
  • Le shikakai a une odeur très forte, mauvaise pour les poumons. Une fois rincée, je trouve que cela sent bon (un peu comme la cannelle) mais au moment de mettre la poudre dans le verre, retenez votre respiration !

Et les avantages :

  • Mon cuir chevelu ne me démange plus.
  • Mes cheveux sont beaux, propres et doux.
  • Lorsque je dépasse le sentiment de flemme, j’apprécie ce moment avec mes cheveux ^^ j’apprécie surtout le fait de prendre soin de moi.
  • J’ai moins de produits dans ma salle de bain et c’est beaucoup plus économique.
  • Et le dernier avantage, non pas des moindres : c’est écologique.

Comme vous pouvez vous en rendre compte, le shampooing à base de plantes me satisfait beaucoup. J’ai dernièrement trouvé une solution de repli pour les soirs de grande flemme et les restaurants improvisés à la dernière minute : mélanger une cuillère à soupe de shikakai dans une noisette d’après-shampooing. Se laver seulement avec un après-shampooing est en effet adapté aux cheveux bouclés mais il faut faire attention à la composition et préférer un après-shampooing sans agent occlusif : silicones, paraffine, ammoniums quaternaires (quats), l’huile minérale, BTMS (behentrimonium methosulfate)… Cela est surtout vrai pour celles (et ceux, messieurs si vous me lisez…) qui ne se lavent qu’avec un après-shampooing et un peu moins pour celles qui l’utiliseraient de temps en temps.

Si le sujet vous intéresse, je ne peux que vous encourager la lecture du blog de Mini, qui est une mine d’or. Cela fait plusieurs mois que j’ai découvert son blog mais je n’ai même pas encore tout lu :

  • 10 après-shampooings sans aucun agent occlusif
  • Le No poo
  • Les agents occlusifs et nos cheveux : du pour du contre

Et la palme d’or est attribuée au mot “cheveux”, utilisé 22 fois dans cet article !!!