Avoir un deuxième enfant, ça ne veut pas dire calquer ce qu’on a fait avec le premier. Au contraire, nous sommes différents et le bébé est aussi une autre personne.

Je les ai tous les deux allaités et pour Oléia, je continue encore. Mais j’ai vécu très différemment ces deux allaitements.

Avec lui c’était dur au début, je ne sais pas si je dois dire que j’ai du m’accrocher car il me semble que je n’ai à aucun moment envisager de lui donner un biberon. A la maternité, je n’ai pas vraiment eu d’aide. Je me souviens de deux sages femmes qui avaient essayé de m’aider dans leur rythme de journée incroyable. L’une la nuit qui avait essayer de fabriquer une tétine de fortune car mon fils ne lâchait pas mon petit doigt entre les tétées (qui avait 1h d’intervalle). Mais ça n’avait pas fonctionné. Et la deuxième voyant l’état ensanglanté (oui c’est le mot) de mes mamelons m’avait aidé avec la lanoline et les bouts de sein en silicone que j’ai gardé un mois et demi, trop peur d’avoir encore mal.

Les 3 premiers mois ont été très durs, je dormais a peine, il me réveillait presque toutes les heures. Il ne s’endormait que sur moi, je ne pouvais ni le poser, ni le déplacer au risque qu’il se réveille. L’écharpe JPMBB était devenu ma meilleure amie.
Heureusement, mon fils prenait la tétine, ça calmait ses besoins de succion. A 2 mois et demi, sur les conseils d’une homéopathe, je lui donnais 5 minutes un sein, puis 5 minutes l’autre pour qu’il mange plus le gras du lait. C’est vrai qu’à partir de là, dans son cas ça a fonctionné. Il dormait mieux, 3 voire 4h d’affilée. Je tirais mon lait, il acceptait qu’on le lui donne au biberon. Il est facilement passé à l’allaitement mixte à 5 mois et à vider son premier petit pot a la carotte le jour de ses 6 mois.

Voilà l’allaitement s’est fini là. On a enchainé avec les biberons et les nuits ont commencé à être faites vers 8-9 mois. Psychologiquement, je n’ai pas adoré allaiter. Je l’ai fait plus par morale, par devoir parce que c’est le mieux pour le bébé.

Pour elle, c’est différent. Déjà, l’accouchement a la maison et le privilège d’avoir une sage-femme pour moi toute seule pendant 3h qui veillait au grain (Aaaah Sidonie <3). Les 5 premiers jours, c’était difficile mais rapidement une ostéo est venue la manipuler. L’accouchement très rapide et le cordon autour de son cou avaient créés des tensions au niveau de sa mâchoire, du coup elle faisait râper sa gencive sur mon sein… c’était bof niveau sensation ^^
Pas de tétine, pourtant il m’est arrivé d’insister un peu je l’avoue… Elle dormait bien au début, au moins 4h d’affilée, voire quelques nuits complètes, ou 5-6-7h d’affilée. Comparé à mon souvenir de Keyo, c’était la joie ! J’ai bien vécu mon allaitement pour le coup. Avant l’accouchement, je m’étais vraiment laissé le choix de ne pas allaiter si j’avais le même ressenti que pour Keyo. Mais pour le coup, rien à voir. Elle était douce, pas autant demandeuse que Keyo. Je n’ai pas tiré mon lait non plus. Du coup, je me suis sentie moins “vache à lait”.
Mais alors voilà, le sein c’est a la demande aussi longtemps que l’enfant veut. Et cette enfant avait tendance à s’endormir au sein sans le lâcher (genre bouche ouverte bien repue), non non elle pouvait rester 1h30 à têtouiller tout en dormant sans problème. Du coup, mon sein est vite devenue sa petite tétine pour dormir. Avec tous les avantages que ça a mais quelques inconvénients aussi…

J’ai appris à respecter son rythme, à ne pas me mettre la pression, à accepter son refus du biberon, à prendre le temps lors de la diversification (j’en reparlerai dans un autre article, mais ce qui a fonctionné avec elle c’est la DME ou alimentation autonome), à comprendre ses réveils nocturnes plus fréquents à partir des dents (environ 5 mois)… Mais un jour j’ai voulu arrêter. Je n’en pouvais plus de la sentir autant dépendante de moi. Je suis parti toute une journée et le papa a essayé de la nourrir avec du lait maternisé mais elle a refusé. Elle m’a attendu.

Du coup, depuis cet épisode, je prends mon temps et je relativise. Elle a 10 mois aujourd’hui et depuis 4 jours, j’ai arrêté de l’allaiter dans la journée. Je lui ai expliqué fermement mon besoin et je ne cède pas. Aujourd’hui, elle ne s’est pas frottée à moi pour chercher le sein. Pour la transition, on lui donne plus des aliments qu’elle aime (genre pâte et riz, avec de la sauce bolognaise, elle aime aussi les yaourts nature entier, les crêpes d’épinard…). Puis soir, matin et de nombreuses fois la nuit c’est têtée… Je suis fatiguée et c’est pour cela que j’ai décidé de sortir petit à petit de l’allaitement. J’ai aussi senti que c’était le moment pour moi et pour elle, qu’elle comprend.

Maintenant, je vais prendre le temps de voir si elle dort mieux la nuit de cette manière. Si ce n’est pas le cas, je me réveillerai sûrement un matin avec la conviction de devoir y mettre fin. Pour garder le meilleur..